A la loupe : Chine-Japon: rabibochage au bout du tunnel ?

Si l’on reparle encore des rapports sino-nippons, en crise depuis cinq ans, c’est que des signes émergent, évoquant une embellie.

Certes, la grogne mutuelle se poursuit sans désemparer, Pékin intimant à Tokyo de rembarquer les 700.000 armes chimiques oubliées en 1945 en Mandchourie (Jilin), Tokyo priant Pékin d’expliquer ses 16%/an de hausse du budget militaire depuis 1994 (35MM$ en 2006, voire probablement 100MM$).

Surtout, le Japon s’attend à voir son 1er ministre Junichiro Koizumi s’incliner le 15/8 au mémorial de Yasukuni, devant les cendres de criminels de guerre. Ce qui ne manquera pas comme les autres fois, d’alimenter la fureur de la Chine, de la Corée et des autres. Koizumi récidiverait, pour ne pas se déjuger avant de confier les rênes à son successeur en octobre. Mais cette fois, son geste devrait avoir moins d’effet sur la crise sino-nippone : s’agissant d’une dernière fois, d’un homme aux réactions prévisibles, et sur le départ.

Cependant, d’autres sons viennent infirmer ces gesticulations rituelles. A Tokyo, des voix ne se privent pas de dénoncer l’«arrogance» du 1er ministre nippon. La presse chinoise fait honneur à Ryuzo, moine shintoïste venu prier en Mandchourie dans un ex-camp japonais. Tout en révélant que 51% des nippons souhaitent un pardon complet de leur pays à la Chine, ou bien davantage de compensation pour les crimes du Mikado dans les années 1930-’40.

Cette semaine à Tokyo, une 5ème ronde de négociations aura lieu pour un partage acceptable du gaz en mer de Chine, dont la CNOOC prépare l’exploitation unilatérale. Des forums interministériels sont prévus pour régler d’autres différends tel celui des îles Diaoyu-Sankaku. Et si Pékin accepte, dès les 23-24 mai, les ministres des aff. étrangères pourraient rétablir le lien direct, en marge d’un sommet asiatique, à Doha

Tout cela est loin de faire le printemps, mais un pli semble pris : Japon et Chine savent combien ils ont perdu dans la dispute stérile (lui en marché chinois, elle en investissement nippon), sans compter le risque de conflit armé à l’avenir, à cause de ce conflit pétrolier. Dès lors, on n’attend plus que la sortie de Koizumi pour entamer la convalescence -qui sera longue !

 

 

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