— Le bureau du travail de Shenzhen, l’enclave cantonaise autour de Hong Kong (3,5M habitants les plus prospères du pays) prépare pour mai une hausse du salaire minimum local de 16%, à 800¥ dans la Zone économique spéciale.
Un «mal inévitable» pour les patrons, pour attirer les ouvriers de l’intérieur du pays et les garder. A noter qu’à ce salaire net, s’ajoute un montant équivalent en charges patronales, dortoir et repas. Logiquement ce delta des Perles, source du tiers de l’export chinois, quitte le premier le statut de «négrier» pour rejoindre les conditions modernes d’emploi. Pour financer de tels niveaux de salaires, le Sud chinois doit sans cesse augmenter la qualité, et cesser de se mesurer à des pays comme la Thaïlande ou le Cambodge, pour affronter la concurrence sud coréenne et bientôt européenne, dit Leo Cheng, vice Président de GLHF, un gros producteur cantonais de chaussures qui se prépare à en découdre avec l’Italie, le champion du monde du soulier de luxe !
— Leader national des transporteurs du ciel, Air China est un des rares à afficher en 2005 un profit (+0,9%). Son chiffre d’affaires monte de bien plus, (+14%) à 3,9MM² – l’écart, et même au delà, passe dans la flambée du pétrole (+77%). Si Air China reste profitable, c’est dû, dit son bilan semestriel, à :
[1] l’effacement d’une partie de ses dettes, suite à la réévaluation de 2% du ¥ en été 2005 (97M² de dette gommée);
[2] sa vocation internationale qui lui permet, plus que d’autres, de commander «à terme» 12% de son carburant (22M² d’économie);
[3] des économies sur les frais d’entretien, et
[4] une baisse d’impôts (50M²). Par comparaison, on se rappelle (VdlC n°14) les déboires de China Eastern (Shanghai) : China Southern, de Canton, est logée à même enseigne, ayant perdu 57M² (3ème année dans le rouge).
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir transporté : +56% de passagers (44M), et +42% de fret (0,77Mt), contrairement aux +13% et +10% d’Air China (27,6M passagers, 0,73Mt fret).
Conséquence : Air China investira 0,9MM² dans l’achat de 32 avions, dont 15 Boeing 737. China Southern fera de même (+15% d’avions neufs, à 299 appareils), mais vendra aussi 11 « coucous » MD82, pour éponger ses pertes !
Sommaire N° 15