A la loupe : Investissements : la Chine à l’apprentissage

En matière d’investissements – de l’étranger et vers l’étranger-, la Chine fait ses armes, s’initie à la dure, au jeu mondial (voir aussi : édito)!

Vers l’intérieur, se pose avec urgence la question des Entreprises d’Etat malades, mais encore guérissables par une forte médication étrangère de fonds, technologie et management. Trois cas sont sur la table, tous bloqués :

l Depuis octobre, Carlysle offre de reprendre Xugong, l’usine de mécanique de Xuzhou. Pour 85% de l’Entreprise d’Etat, il paierait 385M$ – financés par crédit hypothécaire. Mais le Ministère du commerce (MoC) lui refuse de revendre la firme une fois assainie – or, c’est le seul but de l’opération.

l Même blocage chez Caterpillar qui vise Xiagong, usine d’engins de levage de Xiamen. Là, le Ministère gèle le transfert de la gestion et de la marque.

l Le 5/04, la CSRC (China Securities Regulatory Commission) interdit à la banque suisse UBS de racheter 20% de Beijing Securities, maison de courtage, pour 212M$ assortis du transfert du management.

Dans les 3 cas, Pékin n’a pas toujours dit “Non”! Le recul s’est produit après la campagne de l’ANP (le Parlement chinois), accusant le pouvoir de brader à l’étranger les actifs chinois.

Mais pour l’avenir, tout reste ouvert : ces plans de sauvetage n’ont pas d’alternative! Selon Andy Xie (Morgan Stanley), la vraie question est  “l’absence de firmes chinoises de dimension internationale, ce qui chagrine une minorité de politiciens cocardiers”.

Justement, une étude conjointe IBM-Fudan (Université de Shanghai) confirme ce propos, concernant les investissements  chinois hors du pays. Des 100aines de firmes sont intéressées à l’aventure, et certaines ont atteint un volume suffisant, telles Galanz (30% du micro-ondes mondial) ou Wangxiang (pièces auto, qui veut racheter l’américain Delphi).

Mais elles manquent quasi toutes de crédit, de gestion et marques, faute d’avoir investi dans leur image, et dans la R&D. Bilan de l’étude : ces candidates à l’expansion font des fautes, comme la CNOOC l’été dernier, avec son impossible rachat d’Unocal -ou comme le lobby aciéries et le ministère du commerce (cf édito).

Si l’on ajoute que leurs tailles sont encore modestes (14 Grandes Entreprises d’Etat dépassent 15MM$ de chiffre, contre plus de 140 aux USA), elles apparaissent mal armées sur les marchés adultes de l’Union Européenne et des US: il y  aura de la casse!

 

 

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