Le Vent de la Chine Numéro 12
« L’hiver est fini, le printemps est là. Les graines arrosées de vos larmes vont porter leurs fruits» : ordonné cardinal le 25/3, le Hongkongais Joseph Zen s’adressa aux fidèles chinois en ces termes de parabole biblique, conciliant et combattant à la fois. Il évoqua le «sang des martyrs de la foi», mais exhorta aussi à aider à bâtir une «société harmonieuse», dans les termes du Président Hu Jintao.
Même ton chez Benoit XVI, qui parle d’une visite papale en Chine avant 2008. C’est de normalisation qu’il parle, attendant en échange une concession modeste, un peu plus de liberté de culte.
Curieuse coïncidence, quelques semaines avant, le Dalai Lama demandait lui-aussi une visite et la réconciliation…Comme s’il y avait anguille sous roche, et que Pékin envisageait un règlement global de la question religieuse, par exemple lors du 27. Congrès de 2007…
Mais d’autres faits contredisent cet optimisme. Le 16/2, le Comité Central faisait campagne contre les « cinq forces hostiles» étrangères. Celles-ci (cultes, dissidents, intégrisme, US) se voient accusées de poursuivre 10 buts «anti-chinois et anti-parti», tels que :
[1] renforcer l’idée d’une menace chinoise,
[2] ou «catalyser des crises entre peuple et pouvoir».
Aussi le Comité Central débloqua 2,3MM², pour une nouvelle police d’élite, 200.000 hommes tirés de la police et de l’APL, l’armée populaire de libération, à déployer d’ici juin 2008, sur 156 villes ou régions.
Cette campagne nerveuse peut être une réaction à la baisse de croissance, qui n’atteindrait que 8,9% en 2006 (-1%). La hausse échevelée des coûts a déjà privé la Chine du record du monde du prix bas : à Hong Kong, 25% des commandes textiles vont désormais à l’Inde, au Bengladesh ou au Cambodge. Aussi cette force de sécurité créée contre des risques probablement surfaits, pourrait être déployée contre un autre danger bien plus réaliste : le ressentiment populaire, suite à la chute de l’espoir de prospérité.
D’autre part, cette campagne « des 5 forces hostiles » peut se prêter à une autre lecture, complémentaire et non contradictoire. Hu Jintao et Wen Jiabao, champions réformistes, ne figurent pas parmi ses promoteurs. Ceux-ci sont Li Changchun et Zhou Yongkang (du « club de Shanghai », ex-fief de Jiang Zemin), Luo Gan (dauphin de Li Peng), et le Gal Cao Gangchuan, tous conservateurs, et/ou patrons de l’armée et de la police : lesquels obtiennent par ce biais, une forte rallonge budgétaire!
Enfin, entre les espoirs flous de paix religieuse, et la musculation du contrôle des masses, les sons sont discordants. Comme si, au sommet, les leaders ne partageaient pas les mêmes visions, ni les mêmes plans!
Ayant produit 5,04M de voitures en 2005, la Chine est le 4ème constructeur mondial.
La surprise du jour, tient au fait que face aux trois géants nationaux et à la horde des groupes mondiaux, ses constructeurs de second rang ne meurent pas. Au contraire, crânement, certains montent des plans agressifs de fusion et d’expansion, même vers l’étranger.
Prenez BYD. Ce groupe de Shenzhen revendique le 1er rang mondial de la batterie de téléphone portable (72% du marché), et depuis 2004, fait dans l’automobile, après le rachat d’un constructeur, ex-producteur d’armes à Xi’an. Sa force d’avenir pourrait être la voiture électrique. En attendant, elle a déjà 2 modèles essence (0,8 et 1,6l). Suite à l’insuccès récent des portables locaux, BYD a vu ses profits diminuer de 53M² en 2005, mais il a aussi vendu 16.000 voitures, et compte passer cette année à 70.000, voire 100.000. Les ventes vers l’étranger visent le Proche-Orient, notamment via le partenaire malais LM Star, avec leur JV de 11M$, signée en septembre 2005.
Proton (Malaisie) a un, voire deux accords au feu avec la Chine, marché qu’il guigne depuis des années. L’un avec Qingnian (à Jinhua, Zhejiang) l’autre avec Cherry (Wuhu, Anhui) qui après 9 ans, signe sa 500.000ème voiture. Les 2 accords incluraient montage et vente des modèles réciproques (SKD).
Qingnian monterait jusqu’à 50.000 voitures Proton par an (3 modèles), volume à quadrupler en 3 à 4 ans, selon demande.
NB : aucun des deux accords n’est signé !
Autre challenger de 2d rang, Great Wall, exportait en 2003 sa 1ère voiture à Hong Kong : en 2005, il est 1er constructeur privé, avec 200.000 véhicules dont 57.000 voitures, y-compris ses 4×4 bon marché. A 14.000 unités, ses exportations avaient triplé l’an dernier, dont 6.600 en Russie. Cette année, il veut doubler son score, à 10.000 vers la Russie, 20.000 ailleurs. Et pour éviter les 40% de taxes russes, il négocie une usine de 70M$ à Yelabuga (Tatarstan), pour produire jusqu’à 50.000 unités/an.
Conclusion : publiques ou privées, toutes ces firmes affichent le même dynamisme : petit à petit, l’oiseau fait son nid de futur géant mondial !
— Consciente des lacunes des firmes d’Etat en techniques de management, la SASAC (State-Owned Assets Supervision and Administration Commission) appelait dès 2003 des cerveaux étrangers à la tête de ses grandes entreprises d’Etat, pour former une génération de cadres locaux et améliorer la profitabilité.
Trois ans après, la colle tarde à prendre, la SASAC n’ayant pas encore annoncé un seul recrutement. De rares groupes l’ont fait, de leur propre initiative.
Maître de 200 hôtels dans 59 villes (y compris le Peace et le Jinjiang, ses fleurons Art-nouveau à Shanghai), la chaîne Jinjiang avait embauché en mars 2004 Christopher L. Bachran, 1er non-chinois aux manettes d’un groupe public. En 2 ans, il a rempli son contrat. Rien que sur 85 hôtels, en 2005, il a octuplé les profits à 7,5M² et presque doublé le chiffre d’affaires, à 21M². Malgré ce succès, Bachran, qu’un observateur disait « un peu seul » dans cet environnement très autocentré, n’est pas réinvité à la fin de son contrat.
Un autre cadre étranger a démissionné sans explication en février, après 13 mois : J. Williams, Président de la SDB (la State development bank). En 2004, cette banque était passée sous contrôle du groupe américain Carlysle. Coïncidence? Le dernier Président chinois avant ce passage, Zhou Lin, vient d’être arrêté, pour un prêt frauduleux de 185M$, remontant à cette époque!
— Après avoir bercé l’enfance de millions d’Occidentaux, les frères Warner arrivent en Chine.
En tandem avec le poids lourd d’affaires Hutchison Whampoa, du magnat Li Ka-shing (HK), il veut vendre en masse les peluches, lampes, joujou aux images de Titi ou Gros minet, les DVD des dessins animés.
Un 1er magasin ouvrait à Shanghai le 26/03. Michelle Chan, directrice marketing chez Hutchison, veut en ouvrir au moins 200 au fil des ans. Warner, à vrai dire, n’a pas trop le choix que de venir se défendre, face au piratage universel, et à la concurrence loyale de Bugs Bunny et Mickey, les personnages de Disney, déjà en vente en Chine dans 2.600 grands magasins, dont ceux de Carrefour.
D’ici 2010, le marché atteindra 300M d’enfants et 12,5M$/an.
Après 10 jours de tour en Chine, les sénateurs L. Graham (républicain) et Ch. Schumer (démocrate) jettent l’éponge (28/3).Ils reportent à septembre leur taxe de 27,5% sur tout export chinois, pour forcer Pékin à réévaluer sa monnaie. Ils espéraient ainsi enrayer le déficit bilatéral US de 202MM$ en 2005.
Ce report du projet de loi était sans doute la seule chose à faire : leur démarche ne pouvait aboutir, pour 4 raisons :
[1] la hausse de l’Euro de 44% face au US$ depuis 2001, n’a pas empêché le déficit US envers l’Union Eeuropéenne de bondir de 75% dans l’intervalle à 93MM$.
[2] Les US ne produisent plus les produits chinois (textiles, chaussures, jouets), et devraient les importer quand même -ailleurs, plus cher.
[3] Ces exports, dans les dépôts Wal-Mart, proviennent à 90% de firmes étrangères, surtout US, qui seraient pénalisées. [4] Le problème du déficit US, vient de ce que le pays emprunte 3% de son PIB par an, et vit à crédit !
NB : le Secrétaire d’Etat Carlos Gutierrez met les choses au clair : le conflit commercial avec la Chine, vient aussi du protectionnisme de cette dernière, notamment sur les services et les pièces automobiles. D’ailleurs, sur ce dossier les Etats-Unis et l’Union Européenne déposent (29/3) une plainte commune auprès de l’OMC, (l’organisation mondiale du commerce) : ces deux blocs sont d’accord pour exiger que cesse le « passe droits » de la Chine, arrivée en fin de stage d’adhésion!
«Manipulatrice de sa monnaie» ou pas, la Chine a bien un problème de ¥ sous-évalué, qui se voit à ses réserves de devises, atteignant en fév. 854 MM$, nouveau n°1 mondial, devant le Japon.
Face à cela, Zhou Xiaochuan, gouverneur de la BPdC (la Banque centrale) fait le dos rond, déclarant que « sous 3 ans, les échanges seront rééquilibrés, permettant de laisser flotter le ¥ au gré du marché»: c’est l’inverse de ce que réclame Washington («laisser flotter, pour rééquilibrer»).
Enfin, les banquiers chinois angoissent: comment prémunir ces énormes réserves en US$ d’une chute ou attaque, alors que le plafond raisonnable est dépassé, du double voire du triple? diversifier en Euro? En or (thèse de la BdC, la Banque de Chine)?
Aucune solution n’est bonne —la Chine se retrouvant défenseur du billet vert, dont elle est actionnaire, plus qu’elle ne le souhaiterait !
— CITIC, le conglomérat financier créé par Deng Xiaoping dans les années ’80 en contrepoids aux banques d’Etat, fait l’ascension ultra-rapide des cimes de la Chine fiduciaire.
En 2005, il avait repris pour 2,91MM¥ de maisons de courtage. Par sa filiale CITIC Fund Management Co, il était aussi n°14 national de la gestion de fonds : voilà que d’une opération, il devient n°2, en acquérant 40,7% de parts du groupe Huaxia, dépendance de la mairie de Pékin. Il lui en coûte 330M¥.
Or, selon la règle de la CSRC (la commission de régulation des bourses), il doit fusionner les deux maisons. Les fonds gérés par Huaxia atteignent 40MM¥, ceux par CITIC Fund, 10MM¥ : la nouvelle filiale sera en 2de position derrière China Southern Fund !
Citic marque ainsi un pas dans la consolidation d’un secteur que le législateur avait voulu morcelé, mais qui végète pour cette raison : en 2004, l’épargne placée en tels fonds baissait de 850M$, et entre janvier et février, 40MM de titres de fonds ouverts, avaient dû être remboursés!
— Positivement étonnant, M. Huang Guangyu !
Débarqué de Canton en ’87 « avec 4000¥ en poche » (dixit la légende), il créait à 17 ans le 1er magasin de sa chaîne d’électroménager, Gome. 20 ans après, avec 1,7MM$ au soleil et 400 magasins dans 69 villes, Il est l’homme le plus riche de Chine.
A ce pactole, il vient d’ajouter 900M$, en revendant (28/3) en bourse de HK à sa propre Cie listée, le tiers de magasins qu’il gardait encore en son nom propre. Dans cette transaction, Huang se fait payer partiellement en parts nouvelles, ce qui lui permet d’augmenter en même temps son contrôle sur la firme cotée, de 66% à 75% – très fort !
D’ici 2008, avec l’argent frais des actionnaires, le chevalier du négoce se fait fort de faire passer sa part du marché national de 6% l’an passé, à 15%.
Pas mal pour quelqu’un qui, avant l’entrée en bourse, ne possédait pas son réseau, financé au départ par des groupes tels Haier, anxieux de créer ce type d’outil de vente !
— «Confus et désordonné», le marché de la vente d’organes en Chine, cite le professeur Chen, de l’hôpital Tongji (Wuhan). Le marché est en tout cas intense (la Chine est n°2 mondial avec 20.000 opérations/an), et très secret.
Selon le South China Morning Post (HK), plus de 99% des organes proviendraient de condamnés à mort, certains sans leur accord.
Autre problème: le taux élevé de décès des patients. Le ministre de la santé Huang Jiefu parle de concurrence sauvage entre les 100aines d’hôpitaux autorisés -sans compter les autres.
Aussi, pour la seconde fois depuis 2004, le pouvoir tente d’assainir ce secteur de ses mauvaises pratiques.
Au 1er juillet 2006, la vente d’organes sera bannie, et sa transplantation soumise, dans chaque établissement, à un « comité d’éthique ». Mais le professeur Chen -co-auteur de la directive-l’admet : ce texte omet la question de fond, celle de l’origine des organes, et d’une immense demande en souffrance (seul 1% des 2M des candidats est satisfait)…
Au moins, l’Etat tente de faire face au problème médical – voire politique et moral !
— La valse du cours du brut finit par toucher les pompes chinoises, avec la 1ère hausse en 8 mois (26/3), de +5% à 8% selon produit. «Pas assez!», pleure Sinopec (1er distributeur, 60% des stations) qui achète à 60$/baril et vend désormais à 46$. Sa subvention de 1MM$ en 2005 ne couvre pas le manque à gagner: Sinopec doit freiner son programme d’acquisition de champs à l’étranger!
Petit coup de pouce: la NDRC (National Development and Reform Commission) permet aux groupes une fluctuation de 8% autour du «prix indicatif », et va taxer les profits commerciaux, pour payer la subvention aux raffineurs et une autre, nouvelle, aux consommateurs faibles (céréaliers, forestiers, pêcheurs, taxis). Mais pour protéger l’industrie automobile, l’Etat hésite toujours à introduire la taxe pétrolière.
Sa marge de manoeuvre est étroite, entre son souci de stabilité et celui de sensibiliser l’usager à la rentabilité énergétique : à puissance égale, le moteur chinois consomme 20% de plus qu’à l’Ouest !
Enfin, la pompe chinoise coûte toujours 25% de moins que le cours mondial-d’autres hausses suivront !
— Un concept-clé des Jeux Olympiques de Pékin 2008 est celui d’Olympiades “vertes”: un plan de replantation a lieu, pour placer la capitale dans un écrin d’arbres à l’abri des tempêtes de sable du Gobi. Or l’ambitieux projet est menacé par la hyphantria cunea, mite blanche américaine qui depuis 1979, a infecté 300.000ha de forêts/cultures autour de Pékin.
A 3000 oeufs par ponte, le parasite progresse vite : 50.000 arbres déjà perdus, 9 districts attaqués, le double de l’an passé. C’est le prix à payer pour l’ouverture massive au reste du monde : les 50 pestes étrangères détectées coûtent au pays 6,6MM$/an!
Aussi la SFA (State Forestry Administration) lance entre Pékin, Tianjin, Liaoning et Hebei une bataille aux milliers de forestiers, maniant avions épandeurs, insecticides, une abeille et un virus prédateurs naturels de la mite. L’action doit être achevée avant mai, date de ponte.
Non assurée, la victoire est pourtant cruciale. Faute de devoir renoncer, en plus de la couronne pékinoise, à la “Grande muraille verte”, ce rideau forestier de 4Mkm² que l’Etat veut étendre avant 2050 de la côte au Xinjiang.
C’est le plus grand projet écologique de tous les temps, ayant déjà coûté 3MM$. Pas pour nourrir les parasites, on espère ! r
Dernière minute-dernière minute
Pour assurer un climat harmonieux au sommet Hu-Bush à Washington (15/4) et écarter le risque de sanctions US, le Conseil d’Etat vient d’édicter (1/04) la libre convertibilité du yuan sur le sol de Hainan. Afin d’éviter la fraude, un numéraire spécial a cours dans l’île, remake de la sapèque, avec trou carré. En cas de succès, l’expérience serait étendue au reste du pays, sous 12 mois.
Dans le duel entamé 10 ans plus tôt, Chen Shui-bian, champion du DPP (parti insulaire, séparatiste), s’étrangle face à Ma Yin-jeou, héraut du KMT (parti nationaliste, pro-réunification).
Fort de sa position de maire de Taipei, et d’une victoire aux municipales de décembre 2005, Ma multiplie les coups d’éclat. Brandissant le risque de guerre avec Pékin, dû à l’obstination de Chen, il promet, une fois Président en 2008 de négocier la paix. Il obtient ensuite l’aval de Pékin puis celui de la Maison Blanche – coup de maître !
Renié, n’ayant plus que 18% des voix, Chen est réduit à jurer de «s’ abstenir de toute manoeuvre d’indépendance» d’ici 2008 -donc, ni referendum, ni révision de la Constitution. Il doit se contenter de pauvres gestes: vagues menaces contre certains invests taiwanais sur le continent, rejet d’un couple de pandas offerts par Pékin, déboulonnage de cent statues de Chiang Kai-shek…
Porteur des espoirs en 2000, il vit à présent un échec grandiose, n’ayant pu stopper l’hémorragie de 600.000 citoyens et de 100MM$ d’invests vers le continent. Il n’a pas non plus réarmé l’île -le KMT bloque depuis 2001, les 14,8MM$ de commandes militaires US. Il a bien empêché la réouverture des liens directs, mais ce fut au prix d’ une cassure de la croissance locale, la plus basse de la région…
Bilan : L’opinion est lasse. Ex-député DPP, Lin Weichou quitte le navire et recommande à ses concitoyens de «se détourner de tout Parti et toute politique».
Symbole brûlant d’un retournement historique : faute d’alternative visible, l’île commence à cauchemarder sur un scénario sombre : un retour forcé à la Chine -sans avoir eu la chance d’être consultée !
A 28 ans, Lan Hudie l’ingénieur a réinventé son pays, recolorant en tons chauds la terre blafarde de l’enfance. Trois ans plus tôt, il n’en était pas là : avec Waiwang sa femme, il avait sollicité le visa pour la terre promise, le Canada. Puis la roue tourna.
A Pékin, il fut recruté par une boite étrangère, qui lui révéla des trésors : la passion au travail, la responsabilité partagée, la créativité. Bien payé, il était maître d’une liberté inespérée, qui rachetait, et au delà les désarrois d’antan. Or, voilà qu’en janvier 2006, « le saule qu’ils avaient planté puis oublié, leur rappela son existence en fleurissant». Une lettre arriva : le visa était accordé! Hudie avait oublié cette erreur de jeunesse : en riant, il proposa à son épouse de jeter le visa au panier: «tu n’y penses pas !», s’écria-t-elle, révélant ainsi que depuis des lunes, ils ne vivaient plus sur la même planète.
Comme tout le clan, Waiwang prenait pour péché mortel de rester au pays, si la chance de partir se présentait. Avec la pollution, la langue de bois, et les autres dangers locaux, ils n’avaient pas le droit de risquer l’avenir de leur fille!
La mort dans l’âme, Hudie dut démissionner de sa boite de rêve, quitter le paradis qu’il s’était créé. Faute d’oser révéler que dans celui où on l’entraînait, même les ingénieurs faisaient la plonge dans les fast-food. Victimes d’un rêve mort, ils faisaient comme leurs parents, 30 ans plus tôt : ils sacrifiaient leurs vies pour celles de leurs enfants. La seule différence, étant qu’eux, avaient quelque chose à perdre !
4-7avril, Shanghai : Hotelex
6-9 avril, Shanghai Boat Show
3-4 avril, Beijing: CIPPE—Foire de la pétrochimie
5 avril, Qing Ming – la fête des morts