Pol : Pardon pour le recherchiste, pas pour le plongeur

— Préparation parmi d’autres de la visite de Hu Jintao à Washington, le train de libération de dissidents n’en est pas moins impressionnant.

Le plus spectaculaire : Zhao Yan, journaliste en prison depuis septembre 2004 pour « divulgation de secret d’Etat » et «fraude», voit les charges contre lui abandonnées (17/3), et est libérable à tout moment. Zhao travaillait pour le NY-Times, et avait divulgué que Jiang Zemin s’apprêtait à abandonner -à Hu Jintao- son poste de patron de l’armée. On savait que l’accusation avait du mal à étayer son dossier. Mais jamais, face à des accusations de ce niveau, le Parti n’avait fait marche arrière sur ses inculpations ! Peut-être a joué aussi l’hospitalisation prolongée à Shanghai de Jiang Zemin.

Parallèlement, le régime élargit aussi avec très peu de réduction de peine,  Yu Dongyue et Xiao Yunliang, condamnés respectivement à 20 et 4 ans. Yu était l’homme ayant maculé de peinture le portrait de Mao en 1989 – il sort en très mauvais état mental. Ces 2 hommes figuraient sur la liste soumise l’an passé par J.M. Barroso, Président de la Commission européenne.

 

— Sous la houlette libérale du Commissaire européen P. Mandelson, l’orage des mesures anti-dumping contre la chaussure chinoise se dégonfle.

Sur plainte des chausseurs italiens, Bruxelles annonçait en février pour avril, un droit compensatoire de 19,4% pour le produit chinois, et 16,8% si vietnamien. Mais le commissaire adoucissait la potion, tant pour préserver les bons rapports avec la Chine, que par conviction qu’un protectionnisme, même européen, se paie à long terme.

Le 16/3, le Conseil des ministres entérinait un plan de punition allégé à 9% des exports sino-vietnamiens, excluant la chaussure de sport à plus que 9² et celle pour enfants, en dessous de 37,5. Idem sont exemptées les chaussures de chantier. Pour les va-t-en-guerre communautaires, beaucoup de bruit pour rien !  

 

— « Pas de pardon pour Tian! ». Médaille d’or de plongeon à 10m à Sydney, bronze à Athènes en synchronisé, Tian Liang était passé à la trappe de l’équipe nationale en 2005 pour avoir fait trop de clips publicitaires, et avoir séché l’entraînement. Il n’était pas le seul : bon nombre de ces stars, rencontrant le succès, ont « craqué » au contact de la famille mondiale du sport, soit pour l’appât du gain, soit par contestation du droit de l’Etat sur leur corps, et par découverte d’un sens à la vie sportive, plus large que celui offert par leurs écuries.

Pour les JO de Pékin, soucieuse de faire le plein de ses médailles, l’Administration nationale des sports veut passer l’éponge sur les «turpitudes» de ceux qui le demandent. Ce qui ne sera pas le cas du basketteur Wang Zhizhi (passé à la NBA) ou de la tenniswoman dissidente Peng Shuai ! Mais Tian, le plongeur, reste en enfer, malgré la preuve administrée aux Jeux Nationaux de 2005 à Nankin, qu’il restait le meilleur : la discipline reste le bois dont on fait les médailles chinoises. L’espoir pongiste Qiu Yike vient de le vérifier à ses dépens, interdit de sélection 12 mois, pour arrivée tardive en entrainement, suite à une nuit de libations !

 

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