Pol : Baotou, les pollueurs boivent du noir

n La compagnie de distribution d’eau potable à Baotou (Mongolie Intérieure) vient de gagner (4/01) son procès contre 2 usines de pâte à papier et un centre d’aiguillage des cours d’eau, tous responsables de la pire pollution du chagrin chinois  (surnom du Fleuve Jaune en culture locale), en 50 ans, intervenue en juin 2004.

Durant 5 jours, un déversement accidentel de phénol et de permanganate avait éradiqué jusqu’à 70% de la faune sur 400km du cours. La Cie des eaux avait dû stopper le puisage à ses 3 points de pompage. 2,3M d’habitants et 15.000 firmes avaient dû survivre sur l’ultime réserve, d’une capacité d’une semaine. Le manque à gagner du distributeur était de 280M². En juil. 2005, la cour locale avait astreint les accusés au remboursement intégral.

Le second verdict, le 4/1, réduit la compensation à 230M² : comme quoi faire appel, a du bon. En tout cas, le jugement fera jurisprudence à Jilin, face aux inévitables suites judiciaires de la contamination de la Songhua au benzène, le mois dernier !

 

n A 2 ans du grand RV des Jeux Olympiques, Pékin accélère les préparatifs, et ses 40MM$ d’investissements.

A la Cité interdite, Taihedian, le pavillon de l’Harmonie ferme pour 2 ans -mais la Cité en 2008, comportera 12% de plus d’espaces visitables. Suite au relogement de 600.000 banlieusards et paysans, l’an passé moyennant 12MM$, les espaces verts ont dépassé les 50% du territoire. L’aéroport recevra la 1ère zone nationale de fret sous douane. Une priorité est mise dans la sécurité, avec une force d’intervention spéciale de 150 agents déjà (elle grandira!) et 50 consultants chinois et étrangers pour les entraîner. Trois chantiers sont ouverts : ceux des sites de beach volley (12.000 places assises), de tir à l’arc (5.000 places) et de hockey (17.000 places).

Certains de ces efforts, pourtant, rencontrent l’échec. La construction d’une station de métro, et/ou la rupture d’une canalisation d’eaux usées a fait s’effondrer le 3ème périph. à une section sensible, aggravant les bouchons déjà chroniques. Au même moment, une autre place s’est effondrée : celle de la capitale, dans la liste des villes ou il fait bon vivre. Pékin passe du 4.rang en ’04, au 15ème. Le N°1 étant Dalian, et le 2d Xiamen—pas de surprise. Ce verdict de l’opinion -non censurée- sanctionne la hausse des prix, la pollution de l’air par les chantiers et le trafic, et l’équarrissage de l’habitat traditionnel, hutong et siheyuan.

 

 n Après la révaluation faible de juillet (+2,1%), puis en novembre l’ouverture des marchés de swap (l’autorisation  des prêts croisés), le yuan quitte sa longue marche et pique une pointe vers la dérégulation. Décembre voyait la désignation de 13 banques chinoises ET étrangères (dont Citigroup, HSBC, ABN et Standard Chartered) comme market makers, autorisés à vendre la monnaie nationale sans passer par la BPdC (la Banque populaire de Chine).

Enfin, le 4 janvier,  la vente directe du yuan (« over the counter ») est autorisée. Qu’on ne se fasse pas d’illusion : la BPdC garde sur ces opérations un contrôle total, sous l’angle de la bande de fluctuation. Mais elle argumente qu’ainsi, le yuan sera déterminé non par la seule banque, mais par le « panier » des échanges des 13 opérateurs -avec un reflet du sentiment du marché. En tout cas, emballée par cette réformette, la spéculation va bon train.

En 5 jours du 30/12 au 4/1, le Yuan a monté face au Dollar de 8.0702 à 8.0675 pour un billet vert : effluve de vent dans les voiles de la convertibilité !

 

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