Monnaie :
Concernant le cours du Yuan (¥), Guo Shuqing, patron de la SAFE (l’administration du contrôle des changes), rejette toute réévaluation à moyen terme. Pékin nécessite le statu quo pour maintenir la pompe à devises et à export.
C’est toujours par la seule restriction du crédit que Pékin croit pouvoir obtenir le refroidissement : 8% de croissance prévue en 2005, contre 9,5 en 2004, +15% d’échange (37,5% en 2004!).
Ces sages résolutions sont contestées par les deux 1ers mois de conjoncture, avec déjà 2,9% d’inflation contre 2,4% en décembre (mais 5,3% en août), et un surplus commercial de +36% (11MM$), fruit de la furie textile chinoise, qui aboutira inévitablement, sans tarder, à des retours de flamme (Union Européenne, USA).
Cependant, le soutien du ¥ coûte cher : pour maintenir le peg, parité immuable de 8,27¥/1$, il a fallu acheter 195MM$ en 2004, +40%. Sans compter les 35% d’érosion du US$ en un an, dont la BPdC, la Banque centrale, détiendrait plus de 500MM$ (sur 610MM$ de réserves), causant une pression intolérable sur la Banque centrale, victime d’une politique dont elle n’est pas maître!
Tout ce que Guo Shuqing peut faire à titre de défense, est cette rarissime injonction aux pouvoirs locaux, de renoncer à spéculer sur l’« argent chaud » – contre leur monnaie du peuple en spéculant à la réévaluation!
Hong Kong :
C’est la surprise de cette session, le 10/3, le départ de Tung Chee-hwa, 67 ans, boss de Hong Kong depuis 1997, figure contestée pour son obédience et sa gestion des crises (crash boursier, foyer du SRAS, kidnapping du fils du milliardaire Li Ka-shing).
La réapparition de la croissance (+3,3% en 2004) n’a effacé ni la tentative de loi antisubversion, ni les manifestations géantes de juillet 2003 et 2004 (0,5M de marcheurs).
Cette éviction, trois ans avant la fin de son mandat, trahit la crise. Donald Tsang, son successeur probable, capable et intègre, aura du mal à éviter d’autres actions de masses pour soutenir l’exigence de l’île, inacceptable pour Pékin, d’élire édiles et gouverneur.
Quant au rapport sino-hong-kongais, il est entièrement à reconstruire!
Énergie :
Grâce à l’action énergique de la SEPA, voici une riche moisson de décisions.
La loi des énergies renouvelables veut quintupler d’ici 2020 les investissements, à 12MM$ en éoliennes, géothermie et mini barrages. 39GW de chantiers ou centrales sans licences sont fermés. Une Cellule nationale voit le jour (futur ministère de tutelle), ainsi qu’un plan de crise, car avec une consommation de +10% en 2005, la fin des coupures n’est pas pour demain! Entre activistes de la SEPA (l’agence nationale de la protection de l’environnement) et lobbies électriciens, la guerre est ouverte, à fleuret non moucheté!
Sommaire N° 8