— Le 10/2, Pyongyang semait un théâtral émoi en prétendant quitter toutes palabres anti-nucléaires.
Il a suffi de la visite d’un cadre pékinois (19/2) pour qu’elle déclare qu’on l’avait mal comprise! Scène grand guignol, mais aussi succès dont Pékin avait fort besoin, alors que Washington et Tokyo faisaient leur déclaration sur Taiwan (cf édito) : la Chine prouve son utilité, et que sans elle, pas de paix régionale à long terme!
— La Chine sait que ses villes s’enrichissent quatre fois plus vite que ses campagnes.
Mais l’avis du bureau statistique de Pékin peut inquiéter : l’écart se creuse aussi entre citadins.
En 2004, ses 20% plus riches (3600$ de revenu /foyer) reçoivent 4 fois ce que touchent les 20% plus pauvres (890$). Mais en 2003, le rapport était de 1 à de 3,4!
Vingt ans après, ceci semble invalider la prémisse de Deng Xiaoping, pour qui “il était bon que certains s’enrichissent avant les autres”! Une autre étude de la CASS (l’Académie des sciences sociales) constate que la nouvelle bourgeoisie englobe 35M de gens, 2,8% des Chinois. Le statut de classes moyennes correspond, dit la banque BNP, à 9.000-12.000$/an par foyer. Conclusion de la CASS : la Chine franchira le stade “modérément développé” bien avant l’échéance prévue de 2050.
Pour celui de “pays développé”, il faudra 30 ans de plus. Et à la fin du siècle, les savants chinois voient leur pays devenu le plus riche du monde !
— Il sont trois en lice pour le contrat de 4 centrales nucléaires à Sanmen (Zhejiang) et Yangjiang (Guangdong).
Le russe AtomStroïExport fait figure d’outsider. Fort des 5MM$ de crédit alloués d’avance par l’ExImBank des US, Westinghouse défend son AP1000.
Il fera face à Areva, avec ses 4 réacteurs en fonctionnement en Chine, et la technologie de 3ème génération de son projet EPR, pour des conditions de financement non dévoilées! Les 3.500 employés d’Areva en Chine et les plus de 10 ans de transfert technologique pèseront d’un poids dans la balance, mais aussi la politique (cf embargo ventes d’armes!).
Ce contrat sera déterminant pour la série d’autres chantiers à suivre, si Pékin opte pour une filière unique, comme elle affirme vouloir le faire !
Sommaire N° 7