Le Vent de la Chine Numéro 7

du 28 février au 13 mars 2005

Editorial : Taiwan, chronique de crise annoncée!

La victoire électorale pro-Ouest en Ukraine a choqué à Pékin, qui l’a analysé comme fruit d’un complot des «forces hostiles n’ayant pas renoncé à (…) occidentaliser et diviser la Chine ».

Ceci nous offre un angle neuf pour observer la lancinante exigence du pouvoir socialiste, du retour de Taiwan  à la mère patrie : une scission provoquée par l’étranger, pour la mettre en péril.

Or, le communiqué nippo-US du 20/2 à Tokyo n’a pu que renforcer de tels soupçons : les émissaires des 2 pays déclarèrent que « la paix au détroit de Taiwan était un objectif stratégique commun». Pour la première fois avec une telle clarté, les pays déclaraient qu’ils défendraient l’île en cas d’attaque militaire! A Pékin, le texte fut rejeté avec colère, comme «s’immisçant dans les affaires chinoises et heurtant les sentiments du peuple chinois ».

Pourtant, la réaction était au fond prévisible! Peu avant face au Congrès, D. Rumsfeld avait dénoncé les budgets toujours en hausse de l’APL, le renforcement de sa marine, de ses missiles  et sous-marins qui n’hésitaient plus à évoluer en eaux nippones! Ce redéploiement des forces chinoises dépassait de loin la seule question taiwanaise : partagé par toute l’Asie, ce souci était le ressort du réchauffement des liens de défense USJapon, tout comme le rapprochement entre Taipei et Tokyo qui vient d’accorder l’exemption de visa aux Taiwanais, refusé aux Chinois!

Il faut bien parler de crise de confiance, entre cette Chine qui craint l’encerclement, et Asie et US qui assistent au réarmement chinois, silencieux et à étapes forcées. Dans ce tableau, l’Europe joue cavalier seul en déclarant «dépassé» l’embargo d’armements à la Chine, et en gardant le cap face à G.W. Bush à Bruxelles (21-22/2), front mené par J. Chirac et G. Schroeder.

Autant de signaux d’une crise en gestation, au compte à rebours enclenché: En 2006, Taiwan va changer sa Constitution, dans un sens inacceptable pour Pékin, qui ne pourra que réagir, induisant Tokyo et Washington à une contre action. Il reste un an aux deux bords, pour faire preuve de créativité et briser le cercle maléfique.

Et justement, on y vient! A Pékin (22-23/2), R. Lawless, vice-assistant américain à la Défense, ouvrait le «1er dialogue politique spécial». Son offre de téléphone rouge entre Bush et Hu, depuis toujours rejetée par Pékin, semblait cette fois acceptable. Preuve que Pékin perçoit l’urgence de se parler !

 

 


A la loupe : Football : les sifflets noirs montrent patte blanche

Promise par la tutelle CFA (organe de l’Administration nationale des sports), la réforme du football a fait long feu : les mesures proposées par le détesté vice-Président Yan Shiduo arrivaient trop faibles et trop tard pour déminer la révolte des footballeurs professionnels.

En particulier, 7 clubs lassés des fraudes des «sifflets noirs» (arbitres) boycottaient, en novembre 2004, le championnat de la «Superligue», un an seulement après sa naissance. Lourdement endettés, ils réclamaient le droit de faire le ménage de leur secteur, moyennant partage des pouvoirs d’organisation —comme partout dans le monde!

La crise atteignit sa cime fin janvier, quand Siemens renonça à son sponsoring de la Superligue.

Au même moment, les deux équipes nationales, hommes et femmes, connaissaient une élimination pénible des prémisses de la Coupe du monde 2006.

Dès lors, un fait rare se produisit: le 17/2, le vice-Président Yan fut limogé avec fracas. Caricaturé par la presse comme cadre furieux et incontinent, il fut néanmoins honoré d’un autre poste-clé, comme patron du centre national d’entraînement. Yan fut remplacé par Xie Yalong, 49 ans, qui entre avec sa réputation d’homme intègre, datant de la lutte anti-dopage avant les Jeux Olypimques de Sydney 2000.

A peine dans son nouveau fauteuil, aucun état de grâce : 11 clubs réclament un délai à l’ouverture de la saison le 5/3, faute de sponsors, tandis que 500 joueurs professionnels restent sur le carreau, faute de sponsors. Après deux jours se sourde oreille, la CFA jette l’éponge, et accepte le report au 2/4- concession, et délai pour -peut-être- formuler une offre crédible!

La ruine des clubs est réelle, mais elle cache la poursuite de la fronde : clubs et sponsors  ne veulent pas repartir le cadre actuel. Sous prétexte financier, c’est donc l’épreuve de force : les clubs ne rejoueront que pour regagner… la confiance de leurs fans!

 


Joint-venture : SAIC sauve Rover de la noyade

— Triomphe chinois pour Nokia en 2004, après des ans de vaches maigres!

+44% de ventes locales, +56% d’exports de Chine, et 6,9MM$ de chiffre!

De 17% du marché chinois en 2002, il passe à 22%. Il parvient même à débaucher China Mobile, lui dédiant son nouveau 6102 conçu selon ses normes, son design d’antenne et ses couleurs, intégrant son logo et ses services.

Après avoir réussi cette percée auprès du major du téléphone GSM, il parle d’en faire de même chez Unicom, opérateur CDMA. Histoire de ne rien perdre des 5M de nouveaux utilisateurs chinois chaque mois, et faire de la Chine son 1er marché (devant les US) avant 2008! 

NB: Ce succès n’est pas isolé: Motorola aussi remonte. Après des années de surprenant décollage, les firmes chinoises finissent par étouffer de leur petite taille et de leur faiblesse technologique.

— A vitesse ahurissante, un nouveau groupe global émerge dans l’auto à Shanghai: la SAIC!

Partenaire de 60 JV en Chine (Volkswagen, General Motors), en pleine reprise pour 500M$ du coréen Ssangyong, voilà qu’elle signe (sous réserve de feu vert pékinois) le sauvetage du fleuron britannique Rover!

Le montage est remarquable : 1,85MM$ seront injectés, dont 10% par Londres en reprises d’impôt, 70% à Saic, qui reprend le modèle Ro25, et 20% à Nanjing Auto qui produira la Ro45. La production jaillira de 130.000 à 1M de véhicules/an. L’apport de travail chinois fera baisser les coûts. Pour Rover c’est la dernière chance, après l’échec de la reprise par BMW consommée en 2001! Londres est lourdement intervenue: native des Midlands, Rover vote Labour, comme ses 50 à 60.000 jobs dérivés. Or, des élections anticipées seraient pour mai!

— Cette semaine fera date dans l’histoire ferroviaire chinoise, en ouvrant l’appel d’offres pour la ligne rapide Pékin – Tianjin.

Il coûtera 1,73MM$ de réduire les 140km de trajet d’une heure 20minutes à 30 minutes, ce qui bouleversera la donne des échanges des deux métropoles. Apparemment, le dossier technique est défriché, puisque les travaux débuteront en juin pour une prise de service en 2007 selon Dai Xianglong, maire de Tianjin.

Trois groupes concourent, l’allemand ICE et Alstom qui pourraient travailler de concert, et le consortium nippon autour du Shinkansen. Malheureusement pour ce dernier, on voit mal Pékin attribuer le plus gros contrat étranger depuis 1994 (équipements du barrage des Trois Gorges), à un voisin en mauvais terme.

Ce projet mettra le gagnant en position d’obtenir “the real story”, la ligne rapide Pékin-Shanghai (1300km) du fait de l’accumulation de contacts et d’expérience au cours de ce premier contrat!

 

 

 


A la loupe : Le plus vieux vin de Chine – l’Alsace

Essayez de trouver du vin d’Alsace dans les restaurants de Chine : une vraie gageure !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13.000 bouteilles importées en 2004, réparties entre trois marques, Hugel, Trimbach et Leon Beyer, importés par des compagnies comme Montrose. C’est-à-dire 98 petits hectolitres, à partager entre 25% de l’humanité!

Comparés aux 15000 hectos venus de France, tous vins confondus, c’est une goutte de Traminer à la mer !

Le vin d’Alsace a malgré tout un bel avenir en Chine – s’il sait y faire ! Car depuis 2003, ses ventes y ont triplé. Selon Gérard Colin, l’oenologue des vins Grace (Shanxi), il y a des places à prendre pour les Riesling et Tokay de vendanges tardives, demi-secs qui plaisent à la jeunesse, pour les Pinot noirs tout en fruit, bien dans les goûts locaux. Le prix à payer, pour les producteurs, étant de venir en Chine les faire déguster !

Surprise : les vins d’Alsace sont connus en Chine depuis des siècles, les ceps ayant été importés d’Europe Centrale à dos de chameau, via la route de la soie.

Ces cépages surtout blancs furent diffusés à travers la Chine par les Jésuites qui s’en servaient comme vin de messe. Tout ceci crée pour les crus d’Alsace un excellent terrain d’implantation : leurs arômes sont naturellement plus connus que ceux de Bordeaux ou Bourgogne. La choucroute elle-même pourrait bien être originaire de Chine, qui la pratique, comme la Russie sa voisine, depuis la nuit des temps.

Le Riesling fut pour la 1ère fois, élevé « à l’occidentale » en Chine en 1896, à Yantai (Shandong), par un négociant singapourien, qui créa son château et sa marque Changyu, aujourd’hui encore parmi les 4 grands producteurs du pays. Il eut son heure de gloire en 1915, avec une médaille d’or à la foire de Panama.

Le vrai marché du vin en Chine reste celui du rouge, couleur de santé et fortune, contrairement au blanc dit funeste.

La consommation est encore faible, à 0,3l/hl/an soit 10M hectos, dont la moitié importée. Mais elle progresse vite vers les 0,8l en 2013 : le vent du vin est dans les voiles chinoises !

 


Argent : Bras de fer chinois au Nasdaq

— Spectacle rare en bourse de New York, que ces 2 firmes chinoises en train d’en découdre par actionnaires interposés ! Le 18/02, Shanda, le n°1 du jeu internet (Shanghai), déclarait avoir pris au Nasdaq 19,5 % des parts de Sina (Pékin), 1er portail chinois.

Il n’en fallait pas plus pour faire fuser de +10% la part de Sina, car Shanda cherchait sa reprise “inamicale”.

En cas de réussite, un nouveau géant 100% chinois surgirait, major du jeu et des services en ligne à l’avenir vertigineux! Hélas, prenant la mouche, Sina émit une pilule empoisonnée bloquant le processus: tout nouveau rachat de parts par Shanda, fut-ce de 0,5%, serait sanctionné par l’émission d’autres parts, réservées aux petits porteurs, à -50% du prix, avec plafond de 150$ par porteur. Ainsi, le portefeuille Sina serait atomisé, et l’investissement pour Shanda, dangereux. Les autres soupirants au “grand jeu” de la toile chinoise (Yahoo, Google…) peuvent respirer. Mais ce duel, n’en restera pas là : déjà Sina offre à Shanda de discuter !

—Réclamée depuis des lustres par les banques, une dérégulation est enfin accordée : le droit de créer, par filiales interposées, des fonds mutuels.

Jusqu’alors, pour protéger les banques de placements à risque, Pékin cloisonnait les marchés financiers. En levant cette cloison, la CBRC –la commission nationale de régulation bancaire, fait une fleur à la bourse, avec un placement  “père de famille” composé de ses meilleurs titres. La mesure prépare aussi la résistance à l’arrivée (’06) de groupes globaux, HSBC ou Citigroup. Quant aux banques affligées de 500M$ de mauvais prêts, elles vont étoffer leur chiffre par ce marché vierge, et réduire leur dépendance aux prêts industriels!

— Bonne nouvelle pour le pouvoir à la veille du Plenum : les chiffres conjoncturels de janvier sont bons, suggérant une lutte gagnante contre inflation et surchauffe.

L’index des prix à la conso n’est monté que d’1,9%, plus bas taux depuis septembre, malgré l’électricité (+10%), ou l’alimentaire (+4%).

Transports et télécom baissent (-2,6%), et surtout légumes (-10,2%).

Pour le reste, l’IDE (investissement direct étranger) en janvier monte de 10,7% soit -2,9% par rapport à 2003, la production industrielle augmente de 8,9%, contre 14,4% en décembre : plus bas taux depuis 1 an. Bon chiffres- mais 30 jours ne définissent pas la tendance d’un an, moins encore quand le chunjie, aux achats frénétiques, a lieu cette année en février!

 


Pol : 35 millions de Bourgeois…

— Le 10/2, Pyongyang semait un théâtral émoi en prétendant quitter toutes palabres anti-nucléaires.

Il a suffi de la visite d’un cadre pékinois (19/2) pour qu’elle déclare qu’on l’avait mal comprise! Scène grand guignol, mais aussi succès dont Pékin avait fort besoin, alors que Washington et Tokyo faisaient leur déclaration sur Taiwan (cf édito) : la Chine prouve son utilité, et que sans elle, pas de paix régionale à long terme!

— La Chine sait que ses villes s’enrichissent quatre fois plus vite que ses campagnes.

Mais l’avis du bureau statistique de Pékin peut inquiéter : l’écart se creuse aussi entre citadins.

En 2004, ses 20% plus riches (3600$ de revenu /foyer) reçoivent 4 fois ce que touchent les 20% plus pauvres (890$). Mais en 2003, le rapport était de 1 à de 3,4!

Vingt ans après, ceci semble invalider la prémisse de Deng Xiaoping, pour qui “il était bon que certains s’enrichissent avant les autres”!  Une autre étude de la CASS (l’Académie des sciences sociales) constate que la nouvelle bourgeoisie englobe 35M de gens, 2,8% des Chinois. Le statut de classes moyennes correspond, dit la banque BNP, à 9.000-12.000$/an par foyer. Conclusion de la CASS : la Chine franchira le stade “modérément développé” bien avant l’échéance prévue de 2050.

Pour celui de “pays développé”, il faudra 30 ans de plus. Et à la fin du siècle, les savants chinois voient leur pays devenu le plus riche du monde !

— Il sont trois en lice pour le contrat de 4 centrales nucléaires à Sanmen (Zhejiang) et Yangjiang (Guangdong).

Le russe AtomStroïExport fait figure d’outsider. Fort des 5MM$ de crédit alloués d’avance par l’ExImBank des US, Westinghouse défend son AP1000.

Il fera face à Areva, avec ses 4 réacteurs en fonctionnement en Chine, et la technologie de 3ème génération de son projet EPR, pour des conditions de financement non dévoilées! Les 3.500 employés d’Areva en Chine et les plus de 10 ans de transfert technologique pèseront d’un poids dans la balance, mais aussi la politique (cf embargo ventes d’armes!).

Ce contrat sera déterminant pour la série d’autres chantiers à suivre, si Pékin opte pour une filière unique, comme elle affirme vouloir le faire !

 


Temps fort : Session 2005 du Parlement – double conservatisme politique et écologique

Stabilité et assainissement: tels sont les concepts de Wen Jiabao pour la session du Parlement (l’ANP) qui s’ouvre le 5/3 à Pékin.

L’ANP adoptera une loi anti-sécession, qui rendra une guerre automatique, en cas d’indépendance de jure de Taiwan. Exaspéré par sa fronde, le pouvoir exige de lui un signe symbolique de bonne volonté: la pérennisation des vols directs institués  pour le Chunjie à titre éphémère!

Cette ligne dure s’accompagne d’un travail pour bâtir la base de pouvoir de Hu Jintao.

La retraite pour hauts cadres à 65 ans devrait devenir la règle absolue. En pratique, une campagne est en cours, remplaçant 300 maires, gouverneurs ou ministres sexagénaires et nommés sous l’équipe précédente, par des hommes de 40 à 50 ans et issus de la Ligue des jeunesses communistes que Hu présida 10 ans. Hu compte sur ce sang neuf pour mener à bien sa grande entreprise d’assainissement tous azimuts.

Ainsi, un effort sans précédent est en branle pour terrasser deux hydres, l’une et l’autre, issues de la corruption :

[1] l’insécurité au travail, notamment dans les mines : sanction sans précédent, on limoge un vice-gouverneur du Liaoning, où périrent 211 mineurs 15 jours plus tôt. Signe que désormais, en contrepartie de leurs pouvoirs, les cadres doivent  assumer la responsabilité de leurs fautes!

[2] l’énergie sale : Wen Jiabao veut fermer 80 à 140GW de capacité électrique (2,5 parcs nucléaires français).

Mais au fond, pollution et corruption, ces deux dérives auxquelles Hu et Wen s’attellent lors de ce Plenum, sont très anciennes.

Pourquoi une telle tension perceptible? C’est qu’elles deviennent insupportables en changeant d’échelle (d’où risques d’instabilité), et d’une résistance opiniâtre, du fait du refus de la nomenklatura à renoncer à ses privilèges!

Or, impuissant face à ces fléaux, le régime voit au large un exutoire bien tentant, dont la capture ou la reddition lui assurerait la patience sociale : Taiwan !

 


Petit Peuple : Fiancé à louer, le temps du Chunjie

A 30 ans, Wang Jiexin est une gloire du système démocratique, partie de son école de village pour arriver doctorante de 3ème cycle à Pékin.

Sa seule hantise vient lors du Nouvel An lunaire, passé chaque année au village: ses parents lui reprochent de ne rien faire pour quitter son lot de vieille fille, et de 守株待兔 (shou zhu dai tu), “attendre près de l’arbre qu’un lapin (ou un mari) vienne s’y cogner”.

Pour l’année du Coq, parmi ses amis, elle chercha un garçon pour venir jouer les soupirants. Mais hélas, tous étaient pris par leur propre fille, ou propre fête!

L’un d’eux eut alors une idée: pourquoi pas une annonce sur internet, pour un fiancé à louer? Jiexin applaudit l’idée, mais à peine lancée, la regretta : elle reçut des 100aines de SMS et d’e-mails.

La presse s’en mêlant, elle fit la Une de Sina.com. Les demandes affluèrent jusque d’Outremer. Elle rencontra 2 candidats. Surprise : tous 2, et tous les autres peut-être, voulaient l’épouser. Il fallait en sortir! Wang prit alors une décision héroïque mais salutaire: plantant là tous ses prétendants, elle s’en alla seule au village et déballa toute l’histoire à ses parents, pour leur témoigner enfin sa vérité, et s’assumer. Quelques jours plus tard de retour à Pékin, une idée avait germé: Jiexin n’était ni si laide, ni si nulle. De toutes ces réponses, émanait un étrange et doux mystère. Quelque part sur terre, un homme (au moins!) était là pour elle, qui la cherchait! De retour au campus, l’étudiante qui se découvre femme, potasse assidûment la liasse des CV de ses soupirants.

 

 


Rendez-vous : Foire de Shanghai

— 1-2 mars, Shanghai: China Insurance Convention

— 3-4 mars, Shanghai: Conférence on Beverage markets

— 1-6 mars, Shanghai: East China Fair