Cela ne s’est pas trop vu ces dernières années, mais de par le monde, la guerre froide entre Chine et Inde a continué entre leurs pétroliers.
C’était inévitable, de la part d’économies émergentes, aux ressources propres faibles, alors que les cours flambent.
Dernier incident, en Russie, ONGC-Videsh -la corporation indienne de pétrole et de gaz, et CNPC (la compagnie chinoise pétrolière) se battent pour 20% de Yugansk -histoire trouble, pas encore aboutie. Au Soudan en 2003, ONGC bat sur le fil CNPC pour une raffinerie d’1,2MM$ à Port-Soudan. CNPC prend sa revanche en Angola en octobre 2004, empêchant la rivale de reprendre à Shell, pour 680M$, un demi-bloc valant 200.000barils/jour à partir de 2008.
La chinoise Eximbank prête à Luanda 2MM$… que Sonangol lui remboursera en pétrole! En face, ONGC n’avait que 200M$ à offrir, en remise en état du réseau ferré angolais…
L’affaire Yugansk a ouvert les yeux des Indiens et des Chinois, sur la stratégie de division par Moscou pour obtenir 6MM$ de prêt à prix imbattable. Dès le 06/01, le ministre indien du pétrole M. S. Aiyar réunissait ses collègues d’Asie, Chine incluse, pour proposer une Organisation des pays asiatiques importateurs de pétrole. CNPC et ONGC pourraient concourir ensemble à tous appels d’offre pétroliers. La Chine pourrait participer aux 4,5MM$ du gazoduc Iran-Pakistan-Inde, voire à un réseau asiatique intégré.
Autant de projets dont parleront Wen Jiabao et son homologue, en mars, à New Delhi.
Pékin a déjà acquis seul, beaucoup trop cher, pour 15MM$ de droits pétroliers. Sous 10 ans, il devra investir encore 150MM$ pour ses besoins et sa réserve stratégique. L’Inde est logée à même enseigne : autant mener cette campagne en « coopérative sino-indienne et mieux encore, asiatique », pour un or noir à meilleur compte, avec, pour l’intégration régionale, des conséquences incalculables mais pacifiques et positives!
Sommaire N° 6