— C’est pour prendre à bras le corps l’enfer écologique chinois que l’ADB (Asia Development Bank) octroie (13/12) un prêt de 100M$ au Henan pour assainir la rivière Hai, 3ème cours d’eau le plus pollué de l’empire.
C’est la moitié du budget, le reste étant à charge des banques et collectivités locales. Le prêt à taux commercial est alloué à 25 ans, dont 5 « de grâce». L’investissement paiera la canalisation des effluents industriels et urbains, la construction/réhabilitation de centrales d’épuration des eaux usées (à plus de 70% du volume), et celle du réseau d’eau potable de 15 villes du bassin, au bénéfice d’1,5 M d’habitants, dont 12% en dessous du seuil de pauvreté, pêcheurs ou agriculteurs qui verront leur santé monter en flèche.
Autre bénéfice inappréciable : la convalescence des nappes phréatiques pourra commencer, pour le profit local, mais aussi des provinces en aval – Hebei et Shandong. Après l’empoisonnement au benzène de la Songhua, cette nouvelle arrive comme un contrepoint d’espoirpeut-être un « petit Noël » voulu par l’ADB!
— Pas de synergie informatique sino-indienne sans renforcement des lignes. Pour l’instant, ces télécoms géants doivent transiter via Europe ou Etats-Unis, ce qui impose un signal cher et faible.
Plus pour longtemps: Reliance Infocomm, le maharajah du mobile indien et China Telecom s’apprêtent à lancer une ligne sous-marine, pour leurs 15,5M d’abonnés indiens et 202M chinois. Pour cette connexion à large bande, le câble existe déjà, entre océans Indien et Pacifique, jusqu’à Hong Kong : celui du britannique Flag Telecom, repris par Reliance en 2003.
L’autoroute informatique réduira les coûts des appels de 55% et permettra une montée en puissance, et des services en ligne: base solide pour maintenir la croissance des échanges bilatéraux, de +30 à +50% ces dernières années. A 67M d’abonnés et +35%/an, le téléphone mobile indien est le plus vif au monde, devant atteindre 300M en 2009. Cette barre est déjà dépassée par la Chine, à 334M ! Pour telle manne, cela vaut la peine de créer jeux, discothèque et bases de données!
— A la brasserie planétaire, un bras de fer croisé vient de finir pour la reprise de Sedrin, champion du Fujian de la cervoise, 7,3Mhl de bière/an, n°8 national.
Le match opposait Heinecken (Nl), Anheuser Bush (US), Yanjing (Pékin) et Inbev (Belgique) : c’est le belge qui a gagné, emportant l’affaire pour “750M$”.
L’addition sera en faite bien moindre, car ce qui est à vendre, n’est guère plus que les 39,5% de parts de l’Etat, le reste ayant été écoulé 10 ans plus tôt au personnel en stock options. Ainsi Inbev poursuit son parcours du combattant du houblon, après reprise de K.K. (Zhejiang, 3MHl) en septembre. N°1 mondial, Inbev espère d’ici 2010 tirer de Chine un tiers de son cash flow (10,5MM$ en ’04),et y contrôle 28 usines et 14.000 emplois.
Le jeu de la bière est trompeur en Chine. Car ce marché croît avec des bottes de 7 lieues, +144% en 10 ans et +30% d’ici 2010, mais la concurrence aussi, qui dépasse aujourd’hui de 40% la demande!
Sommaire N° 40