— Cette semaine, cinq foyers de H5N1 vinrent s’ajouter aux autres (Xinjiang, Hunan), portant leur nombre à quinze en un mois : la pandémie aviaire est aux portes !
D’ autre part, le ministre de la santé admet trois cas humains contaminés à cette grippe aviaire, dont deux morts (mais pour l’heure, aucun signe de mutation du virus vers l’homme!). Aux grands dangers, les grandes préventions : le min. de l’agriculture annonce la plus grande campagne de vaccination de l’histoire humaine et vétérinaire : 14,2MM de poulets et canards à vacciner dans les semaines à venir, aux frais de l’Etat, qui prétend disposer d’assez de laboratoires pour produire 16MM de doses par an. En fait, déjà 12MM de volailles seraient déjà protégées. Gardant en mémoire l’incompétence, lors de l’épidémie de SRAS (2003) sous Jiang Zemin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les experts mondiaux acclament l’efficacité et la transparence nouvelle.
— Personne n’y croirait, si l’information provenait du département de la propagande. Mais c’est un institut de sondage neutre (le Pew Research Center, de Washington), sur la base des réponses de 2.191 gens de Pékin, Chengdu, Guangzhou, Shanghai, Shenyang et Wuhan, qui affirme cette vérité iconoclaste : les Chinois croient en des lendemains qui chantent —ils sont même au monde la nation la plus confiante en l’avenir. 76% attendent une qualité de vie meilleure sous 5 ans. 50% estiment avoir « personnellement progressé » depuis 5 ans : deux réponses où la Chine est en tête de 17 pays, talonnée par l’Inde, autre grande optimiste motivée par son économie. Ils sont 57% à se dire «moyennement heureux», et 29% « très ».
Autre réponse insolite, voire dérangeante : faisant fi de la stagnation de la réforme politique, 72% se disent satisfaits des « conditions nationales » (de leur Etat), chiffre à comparer aux 57% de mécontents américains et aux 73% allemands. A cette étude édifiante, toutefois, deux bémols :
[1] les paysans, les moins heureux, ne sont pas sur la photo ;
[2] et le fort patriotisme, surtout face à un sondeur étranger, peut infléchir les réponses dans le sens d’une « censure positive » – histoire d’à tout prix, montrer la Chine, côté jardin plutôt que côté cour !
— Hu Yaobang, père conceptuel de la réforme de Deng, réhabilité (18/11).
Festivités escamotées mais non supprimées (en l’absence même de Hu Jintao, et 350 invités au lieu des 2000 prévus !), par crainte de réveiller un passé, un tournant politique encore très frais dans les mémoires. Pas question, en particulier, de réviser le jugement sur les événements de la place Tian An Men, ni le verdict sur Zhao Ziyang, le grand compagnon de Hu Yaobang. Pour autant, la réhabilitation a eu lieu, et est irréversible —premier pas !
Sommaire N° 37