En tournée européenne (8-14/11, Londres, Berlin, Madrid), le Président Hu Jintao était venu pour toucher les dividendes de la montée en puissance de son pays, et maintenir l’équilibre avec les US, dont il reçoit le Président G.W. Bush juste après (cf colonne de droite).
En ce sens, le contrat aéronautique signé à Londres est symbolique : 1,1MM² de commandes chinoises de moteurs Rolls Royce pour 20 A320, et de fournitures chinoises d’éléments d’ailes pour Airbus. Mais pour les USA, en même temps, 50 Boeing dont la moitié en leasing, pour 5MM$.
La Lloyd’s obtient une licence en Chine, marché de réassurance qui promet à long terme au vénérable britannique de dépasser ses actuels 9MM$ de chiffre aux US. Arup, consultant d’ingénierie, a reçu le contrat de design des trois 1ères villes satellites «écologiques» en Chine (20.000 habitants chacune).
En Allemagne (10-12), Hu rencontra un gouvernement double, le chancelier sortant G. Schroeder (SPD) et l’entrante A. Merkel (CDU), ce qui supprima toute possibilité d’aborder le thème de l’abrogation de l’embargo sur les ventes d’armes tant espérée par Pékin. L’avenir de cette question est médiocre : le nouveau gouvernement de coalition (et derrière, G.W. Bush!) y est opposé. Mais ce poids lourd industriel, avec ses 46,3MM² d’échanges en 2004, peut se le permettre. Les deux pays parlèrent donc surtout «commerce», qu’ils envisagèrent de doubler (par rapport à 2003) « avant 2010 » !
Fait inattendu, mais bien démonstratif de l’influence allemande en ce pays: Siemens -dont le projet, avec Thyssen Krupp, de TGV « Maglev » en Chine a échoué notamment pour raison technique – obtient un contrat de 60 rames de TGV conventionnel, pour un budget de 669M². Sept autres contrats furent signés durant la visite, pour un montant global équivalent.
Signalons encore, parmi les politiques nouvelles, cet accord d’extradition signé à Madrid, premier à engager une coopération policière poussée avec la Chine. Contradictoirement, dans les trois capitales, manifestèrent des opposants pro-tibétains ou démocratiques : l’Europe s’affirmant ainsi peut-être la dernière région à maintenir cette contestation populaire face à la Chine !
Sommaire N° 36