Pol : Zhang Baoqing, vice-ministre, limogé

Zhang Baoqing, vice-ministre de l’éducation était un des rares au gouvernement à garder son franc parler.

Le 29/8, il avait critiqué la “commercialisation” des études, l’explosion des frais et les entraves de 8 provinces aux prêts scolaires -politique lancée en 1999. Seuls 515M² avaient été prêtés, ne permettant de soutenir que 650.000 étudiants, sur les millions risquant de devoir quitter la fac par impécuniosité.

Pourtant, l’argent était dans les caisses: les prêteurs prétendaient protéger le denier public contre le défaut de paiement des jeunes: “ils peuvent parler, avait tonné Zhang, avec leurs 10aines de MM² de prêts en bois -s’ils étaient si loyaux, notre système financier ne serait pas dans cet état”!

A cette témérité, il a fallu un mois pour que tombe la réponse : le vice-ministre est limogé (30 /10)! Montrant les limites du pouvoir des ministères face aux provinces, et des cadres face au Parti, ce renvoi permet aussi de tester l’opinion : dans les forums de l’internet, par 100aines de milliers, protestations et messages de solidarité s’amoncèlent. En faveur d’un ministre, c’est rare!

— A 15 jours de la réhabilitation de Hu Yaobang sous prétexte d’anniversaire de sa naissance (20/11), des voix s’élèvent pour réclamer davantage. Parmi elles, Bao Tong, ex-bras droit de Zhao Ziyang.

En résidence surveillée depuis 1989, le politicien purgé a réussi à s’exprimer sur VOA, exigeant le retour à la transparence et une autocritique du Parti communiste chinois (PCC).

Plus étonnant, depuis  Taiwan, Ma Ying-Jeou, maire de Taipei et chef du Kuo Min Tang (KMT) a posé en condition d’un retour de l’île à la Chine, la réévaluation des événements de la place Tian An Men. C’est une 1ère : tandis que le DPP -le Parti démocratique du progrès- au pouvoir milite pour la séparation, le KMT admet le principe d’une réunification, mais pose cette exigence de l’admission d’une faute.

C’est à la fois beaucoup donner, et exiger -plus que le PCC n’est en état d’accepter. Mais cela tombe bien, alors que statistiquement seuls 10% des 23M de Taiwanais sont prêts aujourd’hui au rattachement !

NB : Preuve d’une habileté pragmatique chez ce Ma Ying-Jeou, décidément un homme clé pour l’avenir des relations entre les deux rivages !

— Promis au Président Hugo Chavez lors de son passage à Pékin en décembre 2004, le contrat du satellite vénézuélien Venesat-I, alias Simon Bolivar est signé (3/11), moyennant environ 200M$.

Produit de Great Wall (monopole militaire spatial), il sera lancé depuis la base de Xichang en 2008. Dérivé de la plateforme DFH-4, le satellite chinois de nouvelle génération, ses 24 canaux auront fonctions multiples: internet, telecom, TV et météo, pour désenclaver un territoire grand comme deux fois la France.

La ministre des sciences Y. Cordova a admis qu’une simple location de canaux sur les satellites existants aurait fait l’affaire, et coûté moins cher. Mais avec sa manne du pétrole, Caracas peut se permettre d’investir dans la souveraineté spatiale: 90 ingénieurs latinos, dont 30 en Chine, se verront transférer la technologie.

Hugo Chavez voit déjà le Vénézuela «produire et lancer» des satellites depuis son sol… Par ce contrat, en tout cas,  Pékin transforme l’essai de son entrée sur le marché. Son tout 1er satellite commercial avait été vendu au Nigéria en juillet 2005.

 

 

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