Editorial : CROISSANCE : 2006, L’ANNÉE D’ATTERRISSAGE

En 2005 encore, avec une croissance de 9,4%, le succès chinois laisse pantois. Toutefois, un tournant se dessine, pour l’an prochain, après 4 années folles : les mesures d’Etat agissent, les murailles étrangères s’érigent, les réserves s’épuisent !

La sidérurgie résume tout. De janvier à septembre 2005, l’investissement bondit de 28% à 21MM$, la production grimpa de 30% (elle fera 340 Mt pour l’année). Mais les prix ont chuté de plus de 20% (ce qui n’empêche Baoshan, n°6 mondial, de gonfler ses profits de 41% à 330M²). Aussi, 100 aciéries tentent-elles de s’imposer 5% de baisse au 4.trimestre. Les outils qui ouvriront en 2006 seront partiellement oblitérés par 20% d’aciéries fermées.

En fait, surcapacité et chute du profit seront le lot de toutes industries de transformation, prédit un centre de recherche. L’automobile (cf col. droite) tente de réagir en exportant : +174%, et 19.000 voitures locales, bas de gamme.

Avec +26% en 2005, l’export atteindra 745 MM$  (surplus = 90MM$). Mais la machine grippe: avec 2,46MM$ de contrats textile, la foire de Canton accuse 10% de recul, 44% vers les US, et un avenir incertain.

Côté banques, le son dominant est bon, mais invérifiable. On serait en «cercle vertueux».

Une envolée des prêts (1280MM² au1er semestre, +35%) noierait la masse des mauvais prêts (1010MM², et +400M²), 10% du total. ICBC -la Banque du commerce et de l’industrie-, CCB -la Banque de la construction- et BoC – la Banque de Chine-, les ténors n’auraient plus que 4 à 5% de «trou» dans leur capital. Seule l’ ABC -la Banque de l’agriculture-, banque des paysans reste à la traîne—avec 70MM$ d’argent de l’Etat nécessité pour la renflouer, croit Yamaichi (HK)…

L’Etat aurait réussi à réduire la dépendance aux investissements étrangers : le surplus des comptes capitaux et financiers n’atteindrait plus que 38MM$ en juin, contre 67MM en 2004 : signe d’un recul de l’invest productif ou spéculatif, réduisant la pression à la réévaluation.

L’Etat cherche à relancer la consommation intérieure, et décourager l’épargne —fruit de l’absence de sécurité Sociale.

C’est dans ce contexte qu’il faut lire les actions publiques sur la monnaie. L’Office Statistique nie tout risque de déflation. Mais son propre indice des prix à la consommation (IPC) n’est pas si optimiste, étant passé de +2,8% au 1er trimestre, à 0,9% en septembre. D’autre part, un séminaire national (28/10) avertit banques et maisons contre le risque de change.

De nombreuses mesures de dérégulation se préparent, telle la hausse du volume d’affaires permis aux Hongkongais, leur droit de payer par chèque, la fin du plafond aux cartes de crédit

Le sens de tout ceci est clair : le jour se rapproche, où la valeur du RMB sera fixée par le marché !

 

 

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