En hiver 2001, la guerre US en Afghanistan et l’entrée de troupes américaines en Asie Centrale sembla tuer à la naissance la SCO, club de coopération et de sécurité juste créé par Pékin et Moscou, Kazakhs, Tajiks, Ouzbeks et Kirgizs.
Cependant le 26/10, les actions du club remontèrent lorsque les six membres à Moscou signèrent des accords nouveaux, qui le relancent.
L’un institue son Conseil des Entreprises, pour stimuler les échanges de capitaux privés.
L’autre crée un Groupe de travail pour renforcer la coopération spatiale et aéronautique.
Des projets-pilotes démarrent, de routes, oléoducs, voies ferrées, ou de production d’énergie, d’agriculture (fermes modèles chinoises en Sibérie)… Et surtout, un discret accord militaire promet assistance mutuelle, pour la (sic) « liquidation de situation d’urgence »! Cette série d’accords exprime avant tout la démonstration de la volonté de Moscou et Pékin de renforcer la confiance mutuelle, volonté déjà exprimée en août lors des exercices conjoints au Shandong.
Cet été aussi, l’Ouzbékistan a prié les US d’évacuer pour novembre leur base sur son sol.
Trois mois avant, le Président Kirghiz Oscar Akaiev était renversé par un coup d’origine douteuse. Alors, Washington n’avait pas fait la preuve de sa capacité à protéger ce régime fragile, face au danger de l’intégrisme. Aussi, avec pragmatisme déçu, les 4 républiques tirent les conséquences et mettent un terme à leur idylle yankee.
L’encadrement russo-chinois est leur garantie d’avenir, de non-agression et même d’une cour assidue de la part des deux géants. De plus, leur pétrole arrive à point nommé. Ainsi, le salaire moyen Kazakh est de 500$/mois contre 50 au Xinjiang, suscitant un fort mouvement d’immigration chinoise.
Dans ce cadre soudainement favorable, cette Asie Centrale se découvre de bonnes chances de devenir l’immense Suisse du continent eurasien!
Sommaire N° 34