Portée par des millions d’ailes en santé précaire, la grippe aviaire avance, sonnant en Chine un branle-bas de combat. Le pays se sait vulnérable, étant sur trois routes migratoires.
Après l’éruption en Mongolie Intérieure, 2 foyers du virus H5N1 ont éclaté à Liangying (Anhui, 20/10, 550 volailles mortes), et Wantang (Hunan, 22/10, 2100 oiseaux). Pékin semble déterminé à imposer la transparence : ordre est donné de lui reporter tout cas sous 3h. Depuis janvier, 7 ont eu été reportés à Paris à l’OISA, l’institut vétérinaire mondial. Les derniers cas ont été traités selon la norme- abattage complet dans un cercle de 3km (2500 têtes au Hunan, 45000 dans l’Anhui), vaccination dans les 5km suivants.
Partout, les mesures préventives se multiplient : vaccination, vulgarisation, stations d’observation des migrations, stockage de Tamiflu, remède préventif espéré. A Moscou, le 1er ministre Wen Jiabao se veut confiant: «la Chine a les moyens de juguler la grippe»!
A Wantang, la tension monte, avec un décès humain soupçonné de H5N1, une fillette de 12 ans. Le Ministre de la santé dément (« pneumonie!»), tout comme l’info semaine passée, selon laquelle en cas de transmission d’homme à homme, il fermerait les frontières (mesure trop inquiétante, et peut-être inapplicable).
Détenteur du Tamiflu, le labo Roche « chevauche le tigre ». Il ne pourra pas fournir la demande mondiale, mais refuse de céder sa licence protégée jusqu’en 2013. Comme alternative, il prétend décupler son débit d’ici mi-2007, et accepterait (par réalisme) de permettre la production à quelques firmes chinoises.
NB1 : la badiane étoilée, principe du Tamiflu, ne se trouve guère qu’en Chine—c’est un atout pour elle !
NB2 : Inde et Taiwan n’ont pas attendu pour violer le brevet. Sauf gestion fine de la crise, Roche va à l’ encontre d’un problème d’image. Le principe de l’inviolabilité des brevets pharmaceutiques est en cause!
Sommaire N° 34