A la loupe : Matières premières – tous les coups sont permis

Cette semaine, 3 domaines (parmi 100) montrent la bataille acharnée menée (avec succès) par ce pays pour tirer du monde ses matières premières :

u En mai 2003, Sinopec et Cnooc s’étaient vus refuser l’entrée au club pétrolier de la Caspienne, (champs de Kashagan, Kazakhstan), ostracisés par les multinationales.

Or, CNPC se venge en rachetant PetroKazakhstan pour 4,2MM$, acte approuvé (19/10) à 99% par les actionnaires. En ce deal, CNPC avait grillé l’indienne ONGC. Mais c’est face au pouvoir local que la CNPC a dû cette fois transiger : anxieux de reprendre la maîtrise de ses ressources, le Président Nazarbayev venait de faire voter un droit national de préemption sur les cessions de son pétrole entre étrangers.

Aussi, PetroKaz sous contrôle CNPC devra rétrocéder pour 1,4MM$ 33% de ses parts à la compagnie nationale de gaz KazMunaigaz, et les deux se partageront à 50%/50 la raffinerie de Shymkent.

Accord à l’amiable… Pour peu qu’un juge de l’Alberta (adresse légale de Petrokaz) déboute (le 25/10) une plainte du russe Lukoil, s’estimant lui aussi des droits sur cette sombre manne !

u Autre champ de matières 1ères sur lequel la Chine fait (si l’on peut dire) « feu de tout bois » : les grumes de Birmanie, qu’elle enlève aussi vite que possible, sans regard sur les conséquences écologiques pour son petit voisin. Dans ces dernières forêts primaires du globe, 20.000 Yunnanais bûcheronnent à perdre haleine, ayant en 2004 sorti (illégalement) du pays 1M m3, double ou triple du volume de l’an 2001. Pour nourrir en Chine une industrie du meuble en hausse de 40%/an, tout en y protégeant ce qui y reste de forêt, la plus belle forêt de teck du monde n’a plus que peu d’années à vivre !

u Enfin, la Chine se défend aussi en matière d’import d’uranium dont elle aura besoin pour ses futures 27 centrales nucléaires d’ici 15 ans.

Sollicitée, l’Australie qui tient 41% des réserves mondiales d’uranium, (par son ministre des affaires étrangères A. Downer) se déclare a priori favorable à laisser la Chine exploiter des gisements sur son sol.

Sur ce lucratif marché chinois, l’Australie est concurrente du Brésil : ceci explique cela!

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