Les conflits sociaux et l’atonie politique de cet été chinois, contrastent avec la fringale d’acquisitions mutuelles entre Chine et monde.
Une intégration est en cours, l’Ouest entrant par toutes les portes dans la banque « Céleste » et la Chine, dans les hydrocarbures partout sur terre!
Côté banque, l’étranger suit 2 stratégies :
[1] Ses investissements sur trois grandes banques visent leurs réseaux (BoC Banque de Chine =11.307 agences!), pour offrir aux 1500 MM$ d’épargne les produits modernes qui lui manquent – carte de crédit, assurance, actions.
Temasek, bras financier de Singapour prend la tête, plaçant 2,4MM$ dans la CCB, la Banque de la Construction, et 3MM$ dans la Banque de Chine. Soit autant que la Bank ofAmerica dans la CCB, et que la RBS, la Royal Bank of Scotland (en lien avec Li Ka-shing) dans la Banque de Chine, pour 9 à 10% de chaque banque. Quand à ICBC, la Industrial & Commercial Bank, elle partage ses alliances entre Goldman Sachs et Allianz (10% ensemble), et Fortis, en échange de son réseau Belgian Bank!
[2] Ses investissements sur des banques plus humbles visent une prise de contrôle, une fois aboli le plafond étranger de 20%.
HSBC (HK) a pris 20% de BoCom la Banque de la communication (1,75MM$), Citibank 4% de Pudong Development Bank, alors que Standard Chartered prend 20% de la naissante Bohai Bank.
Si la tutelle CBRC l’autorise, on pourrait voir dès décembre 2005 la reprise à 51% (à 2,18MM$) de la Guangdong Development Bank par DBS (Singapour) + Deutsche Bank. Ces deux groupes, et six autres, dont Société Générale et BNP-Paribas briguant aussi 25% de Huaxia !
NB : ce maelstrom d’investissements cache un autre formidable enjeu. Sous prétexte de réforme des banques, la BPdC, la Banque centrale, a repris leur contrôle par Huijin interposée, sa glauque filia-le « privée ». On assiste au spectacle rare du ministre des finances et surtout la NDRC, la Commission de développement et de réforme, dénonçant dans la presse les « appétits » de la Banque centrale : insolite guéguerre entre autorités monétaire et financière!
Côté pétrolier, on a vu l’échec de la tentative de rachat de Cnooc sur Unocal, suite aux pressions du Congrès : le «club» américain défend son pré carré!
Pour autant, la Chine fait feu de tout bois : CNPC rachète Petrokazakh (22/8) 4,2MM$, grillant l’indien ONGC, et violant l’accord de non-concurrence, à peine signé en mai à New Delhi par les 1ers ministres.
Voilà qui, le 7/9 à Washington, pourrait décourager G.W. Bush et Hu Jintao de s’entendre, comme on leur en prête le projet, pour convertir en partenariat leur rivalité énergétique – ou au moins, leur rappeler le marathon qu’ils auront à parcourir !
Sommaire N° 26