Joint-venture : Les petits sauts de Jiangling en Hollande

— Elles arrivent en Europe, les 1ères voitures chinoises.

Le 24/6, 150 Honda Jazz étaient chargées au port de Canton, destination l’Allemagne – produit de la JV avec Dongfeng qui compte en sortir 10.000 cette année, toutes pour l’export.

Mais celles qu’on attendait étaient les tous-terrains Landwind, de marque Jiangling, dont 200 débarquaient à Anvers le 5/7. C’est un homme d’affaires hollandais de 27 ans, P. Bijvelds qui a empoché ce marché au bon moment: à 17.000² / pièce (30% de moins que la concurrence, après les 64% de taxes aux Pays-Bas,), les Landwind sont parties comme le vent. Bijfeld espère en vendre 2000 dans l’année.

NB : Jiangling, pour l’instant, semble moins travailler pour le profit que pour l’emploi. Firme de réparation de camions, elle s’est lancée dans la 4×4 en 2000; elle en vendait 3000 l’an passé. En 2005, elle a dû limer son prix de 22.500$ à 20.000$. L’aventure de l’export a été due à la nécessité d’échapper à la guerre des prix.

Fort du succès inespéré, Jiangling compte vendre 21.000 tous terrains dans l’année, produits avec les meilleurs équipements : robotique japonaise, chaîne britannique, peintures allemandes, moteur Mitsubishi de 2 ou 2.4 litres, équipés de pots catalytiques spéciaux pour répondre aux normes  européennes.   

— Depuis 1994 à Shenyang (Liaoning) et à Kunshan (Jiangsu), Inco, le canadien n°2 mondial du nickel ouvre sa 3e usine à Dalian en même temps que le mini-sommet de l’OMC.

Une JV de 25M$ dont il détient 77%, les autres partenaires étant Korea Nickel et Wanzhong, roitelet  local de l’immobilier. Sa production sera «exotique», et très technique : de la mousse de nickel, produit de base des batteries pour voitures à propulsion hybride.

Or, au moins quatre groupes auto s’apprêtent à décliner en Chine des versions de cette technologie de Toyota : outre le Japonais, GM, Geely et Chery. Anticipant cette demande, Inco produira 2M m² de cette mousse.

Que cette technologie d’avenir soit déjà présente en Chine, montre le chemin parcouru par rapport aux années ’90 : alors, l’Occident rêvait de délocaliser ses produits devenus obsolètes chez lui, et leur offrir un « 3ème âge » en Chine, pays pour fin de cycle !

— Les tensions autour de la saga d’acquisition d’Unocal par CNOOC, n’ont pas empêché la signature d’un accord entre Exxon (n°1 mondial),la Saoudienne Aramco (maîtresse de 260MM barils de pétrole enterré, soit  25% des réserves mondiales) et Sinopec.

La troïka veut construire le 1er projet sino-étranger entièrement intégré, et en même temps la plus grande raffinerie de Chine. L’unité de Quongang (Fujian) doit être triplée en capacité, à 85M barils.

En aval, trois usines vont suivre, de polyéthylène (650,000t/an), polypropylène (400,000t/an) et d’arômes de synthèses pour la production de gazoline. En prime, s’ajouteront 600 stations services.

Pour l’Etat, ce projet offre le double intérêt d’utiliser un pétrole lourd à forte teneur en soufre, 25% moins cher (Aramco signe un accord parallèle de livraison); et de s’associer aux pays-producteurs, dont il dépend  pour 40% de ses besoins -excellente association pour Sinopec, moins riche en réserves que son homologue CNPC. Pour Exxon et Aramco, entrer sur un marché lourdement dominé par Sinopec et CNPC, est un 1er pas. Pour cette JV tenue à 50% par Sinopec, 25% par les étrangers, il en coûtera 3,5MM$.

Sur la date de sortie du 1er litre de pétrole raffiné, les partenaires gardent le silence!      

 — Le 11/07, après deux mois et 20.000km de piste, boue et poussière entre Lyon et Pékin, les huit semi-remorques de Renault Trucks (6 Kerax et 2 Sherpa) firent leur entrée triomphale dans la capitale, confirmant la fiabilité du matériel, et la volonté du groupe de compter sur ce marché chinois, à l’instar de Volvo et Daimler déjà dans la place!

Associé depuis le 27/1 à Dongfeng Motor pour la construction de moteurs de 11 litres, Renault Trucks se prépare à franchir le cap de l’importation, pour la production locale et la création de nouveaux modèles «spéciaux-Chine», investissement qui requière typiquement pas moins de 200M$. Le réseau commercial de base sera implanté dans 10 métropoles chinoises.

Avec ses standards européens, sa gamme de 16 applications (conteneurs, vrac liquide, déchets, usage militaire…) et un gain de poids face aux camions locaux d’1,5 à 1,7t,  Renault Trucks vise en 2 ans la conquête de 10% du marché, aujourd’hui de 3000 unités/an.

 

 

 

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