L’échéance de 2006 (l’ouverture de la finance chinoise à l’étranger), pousse l’Etat à accélérer sa réforme financière.
Il se lance à corps perdu dans un vieux rêve: vendre ses parts non négociables des firmes publiques cotées en bourse, jusqu’à 70% de leur capitalisation. Ce faisant, il crédibiliserait la bourse en lui donnant plus d’autonomie, et il trouverait les fonds nécessaires pour combler l’immense déficit de la Sécurité sociale. Dès avril, la tutelle CSRC, la commission de régulation boursière, tentait l’expérience avec 4 firmes.
Elle récidive en juin avec 42 firmes, puis autorise ces ventes à toutes les firmes cotées, soit 1377. L’Etat n’a plus rien à perdre: depuis 2000, la bourse chinoise aux 714MM d’actions, a perdu 54,5% en valeur !
La clé du système tient à l’intéressement des actionnaires. A doubler, sans mesures d’accompagnement, le volume des parts en bourse, la CSRC léserait les actionnaires. En 2003, un 1er essai de vente des parts publique se solda par une chute des cours, et le blocage des assemblées d’actionnaires. Aujourd’hui, la leçon a été retenue. A l’instar du sidérurgiste Baoshan, les grandes entreprises d’Etat (GEE) leur offrent 20-25% de parts gratuites, et les PME 30%-40%. En somme, sans tout régler, cette mesure marque un pas vers l’assainissement, et un début de séparation entre bourse et Parti.
L’objectif annoncé est volontariste : des 42 firmes sélectionnées pour le 2d tour de vente, Pékin espère tirer 200MM$ d’argent frais. Mais en attendant, dès le 28/6, l’indice a baissé de 1,2% à Shanghai, de 1,7% à Shenzhen, miné par les incertitudes. Par exemple, personne ne voit comment gérer le fort écart des cours des mêmes titres, entre bourse locale (part «A») et étrangère (part «H»)…
Autre crise, du côté des SDD (structures de défaisance), en place pour résorber les mauvais prêts des banques.
Cinda (une SDD) vient d’essuyer (27/6) un échec dans la vente de 6,5MM¥ d’hypothèques à Tianjin. Seuls deux acheteurs s’étaient présentés – deux autres SDD, ainsi prises sur le fait en train de se racheter entre elles, dans l’espoir illusoire d’attirer le client.
La raison à la méfiance, était la fraude, détectée par la Cour des comptes, à la hauteur de 13% des opérations auditées sur les 4 grandes SDD, soit 9MM$ d’actifs faillis, illégalement cédés à des « guangxi » (relations), aux frais de la nation !
Sommaire N° 22