Victime d’une croissance trop rapide, la route chinoise compte parmi les plus dangereuses.
Mais voilà que depuis 2003, une réaction forte se dessine. Un plan précurseur est en branle dans Pékin, présenté lors du Symposium de sécurité routière organisé par PSA (Peugeot Citroën) le 28/6!
Il y a urgence. En 25 ans (1978 – 2003), le parc auto s’est vu multiplié par 18, sans préparation du réseau, et avec formation de M de mauvais chauffeurs. Le résultat est une prolifération des accidents. En 2004, croit l’Etat, les morts sur la route étaient 100.000—mais l’OMS en voit 220.000. Leur coût direct atteint 400M$, et indirect12,5MM$ – grevant incroyablement la croissance !
La voiture cause 73% des accidents, 60% des morts, mais le chauffeur n’est victime que dans 8,5% des cas : la voiture tue « les autres ». Fait inacceptable pour le pouvoir, qui se met à la «tolérance Zéro». Depuis le 1/5/04, une loi rend responsable le chauffeur en tout accident.
En 2004, la police pékinoise émit 11M de procès verbaux, pour des amendes de 100¥ minimum et des pertes de points au permis, même aux étrangers. Des milliers de radars ont été installés. 38.000 chauffeurs ivres ou sans permis furent arrêtés, dont 9.500 inculpés, et 183.000 voitures saisies. 1335 sites dangereux furent identifiés, aujourd’hui en cours de marquage et sécurisation. Des centaines d’actions d’éducation à la prévention routière sont en cours, à tous niveaux, de la maternelle au supermarché ou la TV. Ces efforts portent déjà des fruits: Pékin est devenue la métropole routière la plus sûre du pays, avec une mortalité de 7,6/10.000 l’an passé, contre 11,5/ 10.000 en ’98 !
Mini-Interview de J. M Folz, PDG de PSA
Q : Pourquoi ce Symposium routier à Pékin?
R : nous avons de hautes ambitions industrielles en Chine, mais aussi le sentiment de responsabilités sociétales, face à l’environnement, à la mobilité urbaine, et à la sécurité routière! Le colloque constitue notre apport à ce 3ème objectif : nous y déléguons nos experts, pour identifier des actions communes, à lancer avec les universitaires et cadres du pays, voire de l’étranger.
Q : Que peut apporter le groupe PSA?
R : une expérience unique en accidentologie pratique, de terrain ; d’où un concept de protection intégré dans les voitures (tenue route, freinage, visibilité, temps d’alerte) – et à terme, un soutien à une réflexion pour repenser les infrastructures!
Q: PSA recule, dans la flotte de taxis pékinois…
R : marché à gros volume et faible marge! Nous en sommes absents, c’est vrai – mais nous venons de remonter à 5% du marché contre 3,2% en décembre et espérons cette année 135.000 ventes, +50% !
Sommaire N° 22