— Le 15 mai dernier, le parvis d’un célèbre supermarché pékinois vit un jouvenceau brandir à bout de bras un panonceau qui fit du bruit : “cherche fille à marier -moins de 28 ans, plus de 0,5M¥ de cash, SVP ! ”.
D’un ton aigre, les chalands ne se privèrent pas de rappeler que le mariage ne devait être une affaire de gros sous. Tout le monde -même à Dalian, dans son foyer natal- critiqua l’offre grossière de ce jeune confondant les choses du fric et celles du coeur. Et pourtant, plus l’on glosait, et plus l’on salivait aux profits en perspective!
Chercheur en jus de fruit, Liu Peng, ce jeune (29 ans) voulait 40.000¥ pour déposer 5 brevets (fruit de 9 ans de travail). Il était monté à Pékin juste pour trouver son capital, par le procédé qui lui semblait le plus expéditif. Les offres se mirent à pleuvoir ! Capitaliste en retraite, Mme Liu lui offrit sa nièce et une participation à son affaire. Flairant le bon plan, la richissime Mme Yang vit le “parti”pour sa fille, toujours seule à 30 ans. Patronne de PME, Melle Zhang eut une pensée émue pour ses propres débuts difficiles en 1994, et se prit à rêver de rompre sa solitude avec lui.
Pour finir, Liu justifia pleinement l’opportunisme dont tous le taxaient : il retint l’offre d’un usurier (homme!) qui lui avança la somme, moyennant 500% d’intérêt sur 12 mois, mais sans mariage. Les dames se consolèrent en apprenant ensuite que pris par ses chères études, Liu Peng n’avait jamais connu l’amour : “linzi dale, shenme niao tou you, 林子 大了, 什么鸟都有!», murmurèrent-elles, “la forêt vaste cache bien des oiseaux bizarres!”
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