Virtuellement inconnu il y a deux ans sur les marchés de l’Ouest, Huawei, l’équipementier en télécommunication donne des sueurs froides à sa concurrence globale.
Fondée en 1988 par Ren Zhengfei, officier de l’APL- l’armée populaire de libération– (et peut-être pour elle), ses financements sont discrétionnaires (hors bourse) et le soutien du secteur public est massif. Aussi le groupe bien loti sur son campus de Shenzhen, s’est-il vite imposé comme n°1 d’un marché chinois appelé à croître de 10.9% /an d’ici 2008.
A l’étranger, Huawei veut quadrupler ses ventes d’ici 2008, à 10MM$, et commence à remporter des contrats, tels les 5700 km de fibres optiques du réseau Free en France (gagnés sur Alcatel), ou le réseau de téléphone 3G du hollandais Telfort, battant Ericsson.
Ses arguments de vente : un prix de 10 à 30% moins cher, à niveau technique égal, grâce à ses 10.000 chercheurs (sur 22.000 employés), dont 1000 à Bengalore (Inde), d’autres dans la Silicon Valley.
Cet effort de Huawei en recherche, n’a pas pu lui éviter l’accusation de piratage par Cisco (plainte traitée à l’amiable), puis Fujitsu (l’employé surpris photographiant l’intérieur d’un appareil dans un salon, a été renvoyé par un Huawei clamant qu’il avait agi pour son compte). En résumé, après son entrée en fanfare dans l’équipement moyen et bas de gamme, Huawei va devoir prouver qu’il tient la route sur les technologies d’avenir : comme ses rivaux globaux, Huawei dépense 10% de ses rentrées en R&D- Recherche et daveloppement- en 2003, soit 385M$/an, contre 1,8MM$ à Alcatel et 2,2 à Siemens – le jeu n’est pas égal!
Peut-être la clé de son développement futur, passe par la bourse, et donc la transparence—la fin de l’ère barbouze ! ■
Sommaire N° 2