Petit Peuple : Le lycéen, le taulard et le greffier

A Zhengzhou (Henan), Wang Jihui avait fait des bêtises, de celles que la société ne pardonne pas.

Condamné à mort, il croupissait au cachot, attendant l’heure, quand on lui parla de Zhang, lycéen à Puyang, qui se mourait faute d’un rein, les siens ayant déjà rendu l’âme. Le groupe sanguin était compatible.

Quelle plus belle occasion de 将功赎罪 jiang gong shu zui, «effacer le crime par l’acte héroïque» et gagner sa place en paradis? Wang décida d’offrir un organe pour sauver Zhang, et déclara son espoir que l’adolescant, par travail et vertu, fasse fructifier ce sursis de vie. La prison consentit.

Mais au jour fixé, le 26/4, mauvais coup de théâtre : la double opération fut annulée, Wang consigné dans sa cellule sur ordre du procureur. C’est qu’avant sa décision altruiste, le condamné avait fait appel et l’audience était proche. Or, l’altruisme de Wang créait un vide juridique. Le Palais soupçonnait une manoeuvre dilatoire. Craignant la clémence, un précédent qui provoquerait une avalanche de don d’organes carcéraux, il préférait expédier ad patres son condamné, entier et sans mic-mac. A la grande déception du taulard Wang, du lycéen Zhang, des médecins et parents!

NB: jusqu’à hier, la justice socialiste s’enorgueillissait de réformer ses condamnés, les amener à s’amender. Programme obsolète, semble t’il!

 

 

 

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