L’organisation mondiale du commerce (OMC) oblige, la Chine prépare l’harmonisation de la taxation des firmes, mettant fin aux privilèges des étrangers (15%,11% de taxe d’affaire, voire chez certaines Zones économiques spéciales de l’Ouest, l’exemption totale sur 10 ans), face aux 33% réservés aux locaux.
Mais pas trop vite! Le pays garde une soif insatiable d’Investissement direct étranger, nerf de sa croissance. Une bonne part des 50MM$ entrés en 2004, visent l’export, et en 15 ans, ce cadre fiscal imbattable lui a offert 6% du marché mondial, contre 1,8% en 1994. Pékin a donc tranché en faveur des lobbies étrangers soutenus par des intérêts locaux bien connectés : au 1/1 2007, un taux unique sera applicable, intermédiaire, autour de 27%, en tout cas soit sous la moyenne asiatique (Corée du Sud =28%, Thaïlande= 30%).
Pour ne pas tuer sa poule aux oeufs d’or, la Chine promet donc quatre années de sursis (jusqu’en 2011), à tout investissement en place d’ici fin 2006.
De nombreuses autres exemptions sont au four, dans l’énergie, les secteurs écologique et à haute technologie.
Par cette décision, la Chine confirme que pour alimenter sa locomotive, elle n’a pas d’alternative à recourir au savoir-faire étranger. Mais ceci ne la rapproche pas de deux objectifs, pourtant plus vitaux à long terme que l’attraction des capitaux :
[1] développer son marché intérieur, par la suppression des barrières régionales et la création d’un régime universel de pensions—Sécurité sociale, et
[2] rattraper l’étranger sur son sol, en productivité et en éco d’énergie! On en est loin.
Sous cet angle, un échec du plan de refroidissement économique, signifierait une fuite en avant – faire tourner la Chine par l’économie expatriée, tout en gaspillant ses ressources, tant qu’elle peut se le permettre !
Sommaire N° 19