Temps fort : Chine – Chili, un contrat de mariage innovant !

Pour la Chine, le Chili est privilégié – et réciproquement : un simple regard sur la mappemonde suffit pour le comprendre, avec son vol d’oiseau de 15.000km sur le Pacifique.

Or, ces pays sont très complémentaires, le Chili aux matières 1ères abondantes, face à l’immense demande chinoise. Pays d’ordre quoique latino, le Chili veut devenir la porte de Chine sur son continent, après avoir ouvert le 1er ALE (accord de libre échange) chinois du Cône sud

Fin mai, Nicolas Eyzaguirre, ministre des finances était à Pékin pour signer un étonnant contrat de mariage entre le 1er producteur et le 1er consommateur de cuivre planétaire.

Sous trois mois, Minmetals va payer 550M$ pour 57.000t de cuivre/an jusqu’en 2020, au prix du marché, crédit reconductible jusqu’à 2MM$. Ces avances sur livraison constituent une quasi-mise de capital chez Codelco, qui l’utilisera pour équiper sa mine de Gaby, où Minmetals prend une option de 25 à 49%. Ainsi, Codelco fera passer son débit de 1,75Mt/an à 3Mt en 2015 !

Tel accord est rendu possible par la vertigineuse flambée des prix, à 1,53$ la livre, contre 0,6$ en 2001. Cet accord à long terme protège aussi les partenaires des fluctuations spéculatives – et de pressions des Etats-Unis.

Partenariat ambitieux, donc, mais les yeux grand ouverts : en pêcherie, Santiago a poliment limité à 5 les 11 navires-usines chinois qui désertifiaient les eaux chiliennes, et prépare pour août des palabres pour imposer un système policé, avec quotas, limitations de filets et protection de la ressource (notamment du maquereau) — le contraire  de la pratique chinoise.

Nul doute que la négociation sera dure—mais sur son terrain, le Chili est en position de force, et le durable est l’intérêt de tous ! 

 

 

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