— Jeux Olympiques oblige, Pékin doit accélérer l’équipement en métros.
Faute de se doter d’un plan de transports intégrés, la mairie a misé sur le tout-auto, puis sur un métro «100% local», puis sur une JV (ligne 5) dont le partenaire Lavallin (Canada) s’est retiré à mi-course. A présent, Pékin s’en remet aux professionnels, à leurs conditions.
Logiquement, c’est MTR, le métro de Hong Kong qui emporte la ligne N°4, du Nord-Ouest au Sud. Pour 30% des 1,86MM$ d’investissement, MTR obtient 49% de la JV, et 30 ans de concession.
C’est une 1ère nationale : auparavant, ce type de financement «BOT» (Build-Operate-Transfer) imposait tous les frais à l’étranger! MTR fournira les rames, la signalisation, le paiement électronique. Pékin fore déjà les tunnels (29km). Sur ce modèle précurseur, quatre autres lignes (N°5, N°9, N°10, aéroport) sont à pourvoir!
— Bras commercial de la Banque Mondiale et financier de projets de développement, l’IFC (International Finance Corp.) jette l’éponge face à la banque chinoise, estimant que ses 150M$ placés depuis 1999 dans 5 banques émergentes (Minsheng, Bank of Shanghai, Nanjing Commercial, Xi’an Commercial, Bank of Beijing), persistent à ne rien rapporter.
Aucune raison n’est donnée – mais le mal est connu, lié à l’absence d’indépendance des banquiers face aux caciques locaux, d’évaluation fiable du risque de prêt, et au carcan réglementaire. L’IFC veut se réorienter vers l’assurance (plus lucrative), le courtage (où il a plus de savoir faire à transférer) et la finance rurale (plus sociale).
Ainsi, IFC prépare la reprise à 5% de Changjiang Peregrine Securities, compagnie boursière de BNP-Paribas. Avec le hollandais Rabobank, leader mondial du prêt rural, il veut entrer en force (24,5%) dans la coopérative de crédit rural de Hangzhou -à condition de réussir d’abord à réformer l’encadrement de cet établissement du Zhejiang à la dérive !
— Premier assureur étranger en Chine (dès 1919), AIG (US) avait été le 1er à y revenir dès 1992, grâce à l’amitié entre H. Kissinger (son Président) et Jiang Zemin.
Mais la roue tourne. Alors que l’assurance étrangère bat la locale à plate couture (13% du marché en 2004 contre 2,3% en 2003), le cabinet Wen Jiabao voit d’un oeil critique la progression d’ AIG (+36,8% en 2004). D’autant que ce dernier aurait joué avec le feu, ayant vendu en contrebande depuis Hong Kong des polices en Chine.
L’OMC (l’organisation mondiale du commerce) d’autre part, ne lui a rien valu de bon.
En 2001, l’Union Européenne a obtenu le droit à des JV à 50/50% (donc, sous contrôle étranger). Au nom du “droit du grand-père” (sic), AIG était “dispensé” de ce qui semblait alors un boulet au pied. Mais dans la course aux provinces, il se trouve ligoté à Shanghai, privé de partenaire à réseau ramifié. Tandis que mariée à la CNPC (la compagnie nationale du pétrole), Generali encaisse les 390.000 pensions de CNPC avec 2.4MM$ de prime (pour le rattrapage des cotisations de toute leur vie), puis s’apprête à vendre partout ses contrats dans les guichets CNPC. Fait inouï, dès ce 1er trimestre, l’italien dépasse comme n°1 en Chine AIG, qui réfléchit dur, dur !
Sommaire N° 18