A la loupe : La plaie des triades, toujours à vif !

Hydre de tous les régimes où l’ordre socialiste n’est plus respecté, la mafia chinoise darde ses têtes, plus vite que le système ne sait les trancher. Décimées en 2001 par une gigantesque opération coup de poing (1 million d’interpellations), les triades 三合会 sanhehui, «sociétés des 3 harmonies» resurgissent, comme le disent ces deux nouvelles du jour :

[1] Chen Yifeng de Shenzhen, héros local est en prison.

Son image d’édile provincial et de bienfaiteur des pauvres, n’était qu’une couverture pour un rôle de redoutable parrain. En 11 ans, sa PME s’était métamorphosée en un consortium Guangfenghua, moins par la qualité de ses matériaux de construction, que par les armes de ses 100ainesde nervis, dont 24 comparaissent avec lui. Même le coup de feu avec la police (13 depuis 1995!) ne lui faisait pas peur. A l’ombre depuis avril 2004, Chen voit son procès s’ouvrir (17/5). L’ordre est donc rétabli, à un petit détail près : le parrain comparaît à Luohu, dans son fief, et si les juges l’accusent de l’extorsion de 20M$, ils ont oublié le chef d’accusation de meurtre : Chen ne risque donc que la prison à vie!

[2] A Zhongshan (Guangdong), Wen Chong, brillant journaliste de 30 ans au Southern Metropolis est agressé chez lui par des inconnus.

Lauréat d’un prix de l’UNESCO pour sa couverture de l’épidémie du SRAS, les malfrats le rouent de coup, avant de lui trancher index et majeur droit-«dernier avertissement» notoire. Ni motif, ni commanditaires n’ont été dévoilés (loi du silence).

Wen pourrait être victime d’industriels corrompus ou de parrains, mais aussi d’apparatchiks exaspérés par ses révélations qui, lues à Pékin, compromettaient leur avancement. Justement, pour cette même affaire, deux confrères de Wen purgent 11 et 12 ans de prison, sous l’accusation  de « détournement de fonds »!

 

 

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