Entre le SRAS (le syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 et la grippe aviaire de 2004, la crainte d’une épidémie animale réapparaît.
La Chine dit avoir découvert au lac Qinghai, mais nulle part ailleurs, 1000 oiseaux migrateurs morts du virus H5N1 de la grippe aviaire. 53 Vietnamiens, Thaïs et Cambodgiens ont péri depuis décembre 2003, soit 50% des contaminés, ce qui fait craindre à l’OMS (l’organisation mondiale de la santé) l’apparition de nouvelles souches plus pathogènes. Aussi Pékin annonce la vaccination d’urgence de 3 millions de volailles autour du foyer de contamination, tandis que toutes les réserves naturelles étaient mises en quarantaine.
D’autre part, à Dabailou, en bordure de Pékin, 2000 vaches laitières ont été secrètement abattues en avril-mai. Les éleveurs confirment, l’administration nie jusqu’au 27/5. Comme lors du SRAS en 2003.
L’autorité sanitaire a admis 2 foyers mineurs à Tai’an et Wuxi (223 vaches abattues). Légitime, mais risqué, l’enjeu est d’éviter des abattages massifs de boeufs et de cochons, après ceux, douloureux, de volailles l’an passé. Entre la détection de ces foyers et leur déclaration à l’O.I.E (organisation mondiale de la santé animale), les trois semaines passées apparaissent aux experts étrangers un délai très long, pouvant suggérer une dissémination à travers le territoire—dans jusqu’à 15 provinces, disent certains.
Avis de David Ho, chercheur new-yorkais : en cas de pandémie, la Chine serait frappée de plein fouet, faute de système épidémiologique au point voire pour commencer, faute d’un bon réseau hospitalier.
La pratique du secret d’Etat sur de telles affaires, et la mise à l’écart de la base et de l’étranger, n’arrange rien. Ajoutons que l’humanité entière n’est pas si mieux lotie : pour juguler une pandémie qui frapperait 20% de l’humanité, seul un réseau mondial de vaccination ferait l’affaire, il est encore à naître!
Sommaire N° 18