— Le «Mack» du transport routier américain, Yellow Roadway s’élance plein gaz vers le marché du fret, profitant de l’expansion hyperbolique des autoroutes pour tailler des croupières aux chemins de fer, de toute manière saturés.
Atout : une concurrence «roue» faible.
FedEx et UPS se limitent aux petits paquets, et aucune messagerie n’aligne plus de 200 poids lourds.
Or, deux clients ont un besoin incompressible en transport porte à porte, d’usine au bateau : Home Depot et Wal-Mart, lequel achetait en 2004 en Chine 18MM$ de marchandises pour son réseau mondial de grandes surfaces… Ce faisant, Yellow réalisera sa percée hors des US, où il vient de se hisser parmi les grands, après rachat (1,37MM$) du rival USF en février.
— Très présent en Chine ferroviaire, Bombardier y produit des rames de métro (à Changchun) et wagons spéciaux (GV, haute altitude, à Sifang/Qingdao): à cette panoplie, le groupe canadien ajoute (20/5) un outil dont il est leader mondial (74%), le transbordeur de passagers, navette de 2km dans l’aéroport de Pékin. Bombardier-Pittsburgh (US) a la charge des 11 wagons du matériel roulant et du système d’automation Cityflo. Il en coûtera 89M$, sans compter les 2 ans de maintenance en option.
Lancement garanti pour décembre 2007, juste à temps pour accueillir les 1ers hôtes étrangers aux J0 de 2008. Alors, 4100 passagers par heure transiteront avec bagages d’un terminal à l’autre (y compris le n°3, en construction). Une part de la production sera délocalisée, permettant de doubler les emplois du groupe en Chine, à 2800.
— En téléphonie mobile, les temps se suivent et ne se ressemblent pas.
Après une facile et écrasante domination du terrain chinois dans les années ’90, les ténors étrangers s’étaient laissés surprendre par la contre-offensive du MII (Ministère des Industries de l’Information) qui avait fait proliférer une concurrence locale de qualité basique, 40 Cies dont deux géants, TCL et Bird.
Relevant le gant dans les années 2000, Nokia, Motorola et Samsung, avaient investi des MMUS$ dans la recherche, des fonctions nouvelles ou plus performantes, des capacités supplémentaires pour réduire les coûts, des réseaux de vente… Grâce à cet effort, dès 2004, ils inversaient à nouveau l’avantage, gagnant 14% de parts du marché à 62%. Sentant le vent tourner, TCL et Alcatel avaient dès lors intégré leurs activités de portables, en JV.
La grande nouvelle de cette semaine, est qu’Alcatel jette l’éponge et cède à TCL ses 45% de parts. Ce recul sanctionne les 49,4 M$ de déficit du 1er trimestre TCL qui demeure n°2 national en 2004 (7,5M de téléphones vendus, moins 24%)), reste seul à investir dans sa R&D et des modèles nouveaux. Le défi le plus pesant est technologique : face aux progrès de la concurrence étrangère (écrans, mp3, photo), la branche locale a du mal à suivre!
Sommaire N° 17