Editorial : MAI, LE TEMPS DU DÉGEL!

En Chine comme ailleurs, le mois de mai libère les audaces.

La bourse chinoise le confirme, osant le 1er changement de ses règles du jeu depuis 2001, et s’attaquant de front à son mal congénital, le statut étatique des deux tiers des 450MM$ de capitalisation, cause de distorsions et mauvaise gestion.

Quatre entreprises d’Etat (EE) obtiennent (9/5) le feu vert pour vendre leurs (70% de) parts publiques: banc d’essai avant la généralisation du système!

Pour autant, la tutelle CSRC (China Securities Regulatory Commission) a appris de son échec de 2001, et multiplié les garanties aux porteurs :

[1] Le plan a été publié à l’avance, pour garantir qu’aucun déluge ingérable de parts ne vienne déprimer le marché. Par ex., aucune émission ne serait autorisée avant août.

[2] Les quatre entreprises d’Etat sont triées sur le volet, pas géantes ni célèbres, mais bien gérées (souvent par le privé), dans le charbon, les ordinateurs, la bouteille à soda ou le bulldozer.

[3] Les actionnaires présents pourront acheter à prix d’amis, et leurs dividendes seront renforcés.

[4] Les acquéreurs ne pourront revendre avant 2008…

Faute de la bloquer, ces précautions ont freiné la chute de l’index shanghaïen (-2,4% le 9/5), nouveau plancher depuis 1999 : on est loin de la débâcle de 2001 : -35%… Et comme dit Hejun, à la tête d’un cabinet de consultants, “ça ne réglera pas tout, mais sans tentative de ce genre, on ne règlera rien!”

Autre thème du jour: Taiwan.

Cette semaine, après deux leaders du Kuomintang (KMT), J. Soong, patron du 1st Party sautait le détroit. A l’heure du bilan de cette campagne d’invitation de la droite taiwanaise (d’opposition, pro-réunification), émerge l’idée que cette nouvelle politique audacieuse, pourrait avoir eu pour objet, moins de déstabiliser Taibei, que de briser la glace.

Le Président Chen Shui-bian l’affirme : pour que cette dynamique ainsi créée, ne meure pas sur son erre, seule demeure l’option d’ un dialogue entre gouvernements -voire d’un sommet Chen Shui-bian – Hu Jintao, parrainé par Washington… Or, loin de tirer sur la main tendue, Hu Jintao modifie (13/5) ses conditions  d’une rencontre, ne revendiquant plus que la reconnaissance de deux rivages, une Chine, sans précision!

Avec le Japon en tout cas, Hu et Wen restaurent. Pékin paiera les dégâts des manifs d’avril contre les intérêts nippons. On reparle de Zone de libre échange (ZLE), d’une fixation d’une frontière maritime

Symbole voulu : un match de foot opposait à Jinan (11/5) Yokohama et Luneng. Après la tempête, on investit dans la détente—il faut remonter la pente !

 

 

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