— Depuis longtemps, Ciba faisait peu parler de lui en Chine : simple illustration (une de plus) du fait que «les groupes heureux n’ont pas d’histoire»! Avec 300M$ investis sur 12 sites, trois Cies de trading et six branches, le géant helvétique de la chimie fine s’est rendu incontournable auprès d’une vaste palette de secteurs industriels (auto, papier, textile, électroménager, parfumerie, pharmacie).
Le 28/4, il ouvre à Shanghai son centre de R&D (recherche et développement) où 100 chercheurs occuperont 6000m², pour un investissement de 20M$. Pour ses clients de toute l’Asie, le centre exploitera le savoir-faire maison en synthèse organique, photochimie, chimie analytique et formulation.
La raison primordiale à cette implantation est le marché : l’an dernier, Ciba-Chine a généré 7% du chiffre du groupe, pour 460M$, dépassant le Japon de 60M : une telle envolée vaut bien un centre de R&D !
— Shenhua, des houillères pékinoises a le vent en poupe, ayant triplé ses profits en 2004 grâce à l’envolée des prix de l’énergie.
Il extrait 130Mt/an, score qu’il compte faire passer à 300Mt sous 15 ans. Surtout, il détient 5,9MMt de réserves, n°2 mondial, sans parler d’une ligne ferrée Est-Ouest et d’un port privé d’une capacité de 45Mt/an : dans ces conditions, qu’est-ce qui force ce n°1 national à céder une part de capital à Anglo-American, n°2 mondial?
Simplement la bourse locale, où Shenhua voulait placer 4,25 MM$ de parts, mais où la chute boursière de 13% depuis janvier 2005 (cf p.1, édito) l’a forcé à rabattre ses ambitions à 3MM$, dont 600M bloqués pour deux «tykoons» hongkongais, Lee Shau-kee et Cheng Yu-tung. La reprise par Anglo-American. serait symbolique –100M$. Toutefois le deal sera mutuellement bénéfique. L’offre boursière de Shenhua fera meilleure figure, tandis qu’Anglo-American mettra pied sur ce marché jusqu’alors chasse gardée et pourra espérer assister Shenhua en gestion, fournitures techniques pour améliorer le rendement tout en minimisant les agressions à l’environnement.
— En 2002, HSBC avait acheté 10% de Ping An, n°2 chinois de l’assurance, pour 600M$.
Le 9/5, la banque anglo-Hongkongaise rachète 10% de plus, cette fois pour 1,1MM$ à Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui les avaient acquis dès 1994 pour 70M$.
HSBC fait une bonne affaire: le secteur devrait doubler en valeur sous trois ans! HSBC détient désormais 19.9% (plafond légal) de ce groupe de 20M de clients et 250.000 courtiers (17% du marché). Il contrôle la même part, incidemment, dans la Banque de la Communication. Avec tel score, elle se dit «servie», et affirme ne plus chercher à investir ailleurs en Chine à l’avenir.
Principal intéressé, Ping An aussi garde profil bas, mais ne devrait pas se sentir lésé : en effet, ce 1er trimestre, pour la 1ère fois, à Pékin comme à Shanghai, les assureurs étrangers ont dépassé les locaux en croissance des primes —134M$ à Shanghai (+18% par rapport à ’04), et 20% du marché national. HSBC devrait l’aider, de plus en plus, à améliorer sa performance et ses marges : une JV est en gestation!
Sommaire N° 16