Autour de Danian (province du Guangxi), entre torrents cristallins et collines ocres, s’étirent de merveilleuses rizières de riz gluant, arrachées à la jungle au prix d’un indicible effort séculaire.
Elles abritent aussi, voisinage insolite, bananiers, prairies maigres et forêts de pins qui tiennent la terre et fournissent le bois des maisons. Ce relief ingrat, c’est celui des minorités Miao qui, en des temps mythiques, régnaient en Chine du Nord, avant de se retrouver refoulés par défaites successives sur ce terroir au relief si âpre que les Han même l’ont dédaigné. Là, avec leurs voisins Dong et Yao, les Miao survivent arc-boutés dans la défense de ce qui leur reste : leurs légendes, leurs langues et traditions vestimentaires -si pauvres que leurs villages les plus en altitude, les plus démunis pratiquent à l’occasion la rapine du bétail des autres!
Longtemps, la Chine s’est désintéressée d’eux. Aujourd’hui, un effort est perceptible, pour les soulager par des routes, l’électricité, le téléphone, des cultures de rapport comme le thé, et l’école obligatoire depuis deux ans. Mais même ainsi, 90% des filles émigrent à Canton pour travailler quelques années, le temps de constituer leur dot et retourner se marier…
Une des meilleures aides à cette région, est l’association « Couleurs de Chine », et sa fondatrice Françoise Grenot-Wang qui, seule dans son chalet d’architecture locale, habite sur place.
Depuis 1998, Couleurs de Chine, avec l’aide de sponsors tels Air France ou Suez, a fait bâtir 20 écoles ou pensionnats, fait former des 100aines de maîtres, et fait parrainer 3000 fillettes, par le soutien de familles étrangères, payant pour leurs frais de scolarisation, à 50²/an. Avis aux amateurs : fangfang@couleursdechine.org
Sommaire N° 16