Pour nourrir en brevets son industrie native, la Chine ne peut pas encore compter sur sa seule recherche, ni sur son seul effort d’export d’étudiants (cf. news 1).
Reste l’alternative ancienne, célèbre et occulte, l’espionnage industriel.
Celui-ci est encadré par le Ministère de la sécurité publique (Guojia anquan bu), doté des meilleurs moyens, en cheville avec de nombreuses universités tel l’institut de la diplomatie. En fin de cycle, des jeunes prometteurs sont envoyés dans les universités du monde (riche) entier, d’où ils essaiment vers les firmes-cibles. Le Ministère de sécurité publique aurait même une «centrale d’achat» pour grouper les demandes de ses groupes industriels.
C’est à cette pieuvre que reviennent ces informations-choc de la semaine.
Etudiante chinoise surdouée et diplômée, Wang Lili est arrêtée fin avril sur plainte de Valéo pour «abus de confiance» et «hackage de base de données». En stage dans les Yvelines, elle passait ses jours à copier paisiblement les sous-ensembles de modèles futurs. Chez elle, furent saisis 6 ordinateurs et 2 disques durs à haute capacité…
1500km plus au nord, la police de Stockholm est sur les traces d’un céleste réseau de «chercheurs-invités» au Karolinska Institute, qui ratisse méthodiquement les inventions non encore brevetées.
A Louvain (Belgique), un réseau chinois vient d’être démantelé, qui ventilait ses étudiants-espions à travers l’Europe…
Tout ceci nous amène au « produit fini » : par sa filiale coréenne Daewoo, General Motors porte une seconde plainte pour le piratage de sa Spark et sa Matiz, par le groupe Chery, qui les reconvertit en son best seller QQ. Il réclame 10M$.
Un premier procès à Shanghai fut annulé pour vice de forme, tandis que le ministre de tutelle prenait fait et cause pour Chery. Les experts doutent que le déplacement du site judiciaire change à l’affaire – mais celle ci rapproche la Chine du moment où elle devra choisir – piratage, ou bonne image planétaire !
Sommaire N° 16