— Dans les rapports sino-nippons, la crise tonitruante aboutit à un début de convalescence.
Sous la pression des konzerns nippons, le 1er ministre Koizumi (22/04) à Jakarta, a présenté des excuses incomplètes (car non nommément adressées à la Chine, et n’entrant pas dans les détails), mais profondes, exprimant «responsabilité, culpabilité, humbles excuses», pour les agressions coloniales du passé, «notamment dans la zone asiatique».
En fait, tout cela a déjà été dit avant, mais le répéter en une enceinte mondiale ajoutait du poids moral. Hélas en même temps, 80 députés nippons foulaient le sol du temple de Yasukuni. La Chine s’est globalement dite semi-satisfaite, tout en demandant que le Japon prouve désormais sa sincérité dans ses actes. En attendant, les gestes belliqueux se raréfient.
Dès le 20/04, le ministre des affaires étrangères Li Zhaoxing, à la TV, signalait aux jeunes que «la récré était finie» -plus de manifs!
Puis le 24/4 à Jakarta, Hu Jintao recevait Koizumi et étudiait avec lui les conditions minimales d’une visite d’Etat du 1er nippon en Chine : dialogue repris!
Pour la suite, tout dépend de la dose de courage des leaders et de l’opinion nippone pour faire face à son passé, et revenir à une lecture partageable avec les voisins. Apparemment, on en est encore très loin!
— Jusqu’en mars, face à son déluge de coton, laine et nylon chinois s’abattant par Mt sur la planète, Pékin rassurait : “les mesures prises prenaient du temps, mais elles allaient suffire à enrayer le coup de feu- patience!” Cependant le ton, et le temps viennent de changer. Sous la lame de fond des exaspérations, elle annonce un décuplement imminent de ses taxes à l’export, afin de ramener le trafic à un degré gérable.
Double avantage pour elle:
[1] éviter les sanctions qui arrivent, même de la très modérée Union Européenne, dont le commissaire responsable P. Mandelson lance la procédure (22/04) qui baissera 150 jours après, aux 25 frontières, le rideau de fer des protections communautaires.
[2] A ce petit jeu, n’importe qui exporte, n’importe quoi. La Chine en oublie aujourd’hui sa pourtant très nécessaire restructuration. Demain, elle perdra des marchés faute d’assurer la qualité. Question d’économie durable!
Sommaire N° 14