Editorial : La Mouche verte du coche, en Chine   

«Des savants voyous ont pris en otage l’aliment de base mondial n°1, et font subir au public chinois des tests inacceptables» : en ces termes choc, le 13/4, Greenpeace dénonça le riz OGM «illégalement vendu» en 2004 à Wuhan (Hubei).

Parmi les lots acquis sur 2 marchés, Genescan, labo international en aurait isolé 19 contenant des traces transgéniques, voire la protéine Cry1Ac fauteuse (peut-être!) d’allergies chez les souris de labo. Greenpeace croit que 1200t du riz douteux seraient passées dans la chaîne alimentaire en Chine,au Japon, en Corée, voire en Union Européenne et sauf réaction rapide, le volume décuplerait en2005 !

Mais ces propos sont contestés par les experts chinois comme étrangers :

[1] dans leur manipulation génétique, les OGM chinois évitent tout risque et éliminent les gènes marqueurs qui retiendraient antibiotiques et autres produits sensibles;

[2] 1200t sont une goutte d’eau dans la mer de la production nationale de riz;

[3] les bénéfices du riz OGM sont sans doute irremplaçables en Chine, avec 22% d’humanité à nourrir sur 7% de territoire cultivable.

Le riz OGM élimine les pesticides, renforce la vitamine A, dont nombreux Chinois sont en carence. Plus tard, l’ OGM devrait mieux retenir l’eau —permettre la culture en terre sèche du nord…Le but de l’action,croient les experts,serait d’inquiéter une opinion locale peu formée et de dissuader Pékin de légaliser la culture OGM, riz et blé (ce qu’il veut faire sous 2 ans). Greenpeace  gagnerait ainsi la légitimité qui manque à sa croisade mondiale anti-OGM.

Greenpeace marque un point cependant : les 1ères vérifications par un journaliste US, nourrissent le soupçon que ce riz révolutionnaire, dit “anti-peste” dans la région de Wuhan où il est testé, ait été vendu aux paysans comme semence, malgré les affirmations de l’université Huazhong, responsable du programme de recherche…

NB : Greenpeace aiguillonne la Chine sur d’autres affaires, tels l’import d’aliments OGM par Kraft et Campbell, ou le recyclage des vieux navires et PC, viviers de poisons – plomb, bromure, mercure…

Pékin a ordonné une enquête sur les allégations de Greenpeace, avec une surprenante patience face à cette remise en cause d’une de ses stratégies vitales d’avenir : fruit de peu d’années d’études, Greenpeace fait preuve ici d’une bonne maîtrise des manières de promouvoir sa cause, sans offenser les maîtres du pays !

 

 

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