A la loupe : Courant anti-nippon – l’apprenti sorcier

Un courant anti-nippon déferle sur la Chine. 

Foyers de discorde, la demande de Tokyo de passer membre permanent du Conseil de Sécurité, puis la publication de manuels scolaires qui exonèrent Tokyo de ses crimes de guerre. Clairement, le Japon a tenté de gommer son passé par un programme d’aide en MM$ en Chine et par des excuses en biais, qui n’ont pas satisfait.

Une part de son opinion s’enferre toujours dans le postulat confucéen : défendre une icône mensongère de ses ancêtres, serait plus important que la vérité et que les bons rapports avec les voisins… Ajoutez l’incertitude économique (fin de cycle): le bilan est forcément négatif!

30M de Chinois ont signé des pétitions contre la candidature. En plus de 20 villes, des manifestations ont eu lieu :  le 9/04, 10.000 personnes ont défilé devant l’ambassade  du Japon à Pékin -et les 2-3/04, saccage de magasins nippons (Aeon et Seibu  à Shenzhen, Ito-Yokado à Chengdu).

Un boycott des produits japonais démarre : l’association nationale des commerces en franchise recommande de les retirer des rayons. Ailleurs, c’est la valse des ambassadeurs, convoqués pour entendre les indignations ou opposer les protestations. Depuis Tokyo, Koizumi ne peut que prier la Chine de protéger ses compatriotes, tout en remarquant mezza voce qu’en cas de guerre commerciale, tout le monde perd!

Message reçu 5 sur 5 à Pékin, qui a d’abord encouragé le mouvement, mais qui s’inquiète à présent. Aussi, dès le 6/4, l’ordre discret est donné à la presse de censurer toute cette affaire, dans l’espoir de calmer le jeu. En même temps, Pékin bloque toute réforme de l’ONU à court terme, ce qui retarde les chances des candidatures de Tokyo, mais aussi Delhi ou Berlin, ce qui lui évite d’assumer la responsabilité d’un veto direct à l’entrée de son voisin, qui laisserait de longues traces glaciales.

Reste une dernière pomme de discorde : le forage gazier de la CNOOC en mer de Chine, zone frontalière. Tokyo prévient que sauf négociation, il va en faire autant. Pékin l’avertit curieusement de s’abstenir, «pour ne pas accroître la tension »…

Nobutaka Machimura, ministre des affaires étrangères, viendra à Pékin, à la fin du mois d’avril, pour tenter de dénouer ces tensions : il aura fort à faire! Il aura à tout le moins un atout : la conscience que pour leur bien-être, les rivaux sont condamnés à s’entendre!

 

 

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