Petit Peuple : Changchun, Lei Feng ressuscité

Changchun (province du Jilin) compte, depuis octobre 2004, un héros inattendu : Li Tong, lycéen de 18 ans qui a créé en octobre 2004 la 1ère ligne téléphonique d’assistance sexuelle / psychologie du pays.

C’est au cours d’éducation sexuelle que sa révolte a débuté : rouges de honte, les profs n’en donnaient que 2heures/an, séparaient les élèves par sexes et limitaient leur pensum à l’aspect biologique. Pour leur part, les ados exprimaient leur misère émotionnelle par la violence, les hâbleries, les fugues et la solitude.

Alors Li prit sa décision: il laissa ses études pour ouvrir son téléphone rouge, au désespoir de ses parents qui quittèrent la ville, mais avec le soutien d’une tante qui prêta son appartement. Les fonds lui provinrent des maigres droits d’auteur de Mon coeur brillant, son 1er roman.

Depuis, il écoute 100 jeunes par semaine, et leur tient un message limité : « ne pas confondre amour et sexe». Cet apostolat qu’il s’est trouvé a quelque chose d’admirable, rappelant l’altruisme d’un Lei Feng, soldat maoïste mort au service du peuple.

 Mais ce qui frappe surtout chez cette société entière, Li Tong lui-même, est le rejet d’un débat sur le plaisir, qui semble faire «pâlir, rien qu’en parlant du tigre» (谈虎变色 tan hu bian se). Quoique prétendant guider ses proches dans leur vie amoureuse, Li est puceau, et les gouttelettes qu’il jette dans le désert chinois du sexe, sont celles de l’abstinence. Mais le jour où il baignera dans le bonheur d’une amante, que prêchera-t-il à ses ouailles ?

 

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire