A la loupe : Davantage d’eau froide sur la chaudière!

Démentant l’optimisme officiel, le début 2005 a vu reflamber la surchauffe, nourrissant «bulles» et inflation.

Tous les signes concordent.

Janvier et février ont vu une hausse de l’export de 37%, + 17% de production industrielle  et +14% de ventes au détail. Février vit une vive inflation de 3,9%, et des hausses de prix alpines, tels les +11% prévus dans les climatiseurs cette année. La spéculation s’exacerbe dans l’immobilier (+27%).

La guerre des prix reprend sur fond de mévente, notamment entre chaînes d’électroménager telles Gome et Suning, ou dans l’automobile où la production en février a reculé de 11%, les ventes de 13%, et les revenus nets de 78% (jan-fév). Même General Motors, la brillante exception de ces temps âpres, a plongé, -68% de profits au 4e trimestre: dans un style très yankee, c’est Phil Murtaugh, son PDG depuis 9 ans, qui fait sa valise, relayé par l’australien Kevin Wale.

Le pouvoir n’a donc d’autre choix que de serrer la croissance d’un tour de vis.

A défaut de toucher à la sacro-sainte parité RMB/US$, Ma Kai, chef d’orchestre de l’économie (Président de la SDRC, la commission de développement et de réforme) va  limiter les ventes foncières et le crédit dans l’auto,  l’énergie et les matières premières. Les restitutions à l’exportation d’acier seront annulées. Les contrôles d’économie d’énergie seront plus sévères. Avis aux spéculateurs : en cas de nouvel échec dans la subjugation de la surchauffe, l’an 2006, au lieu de marquer le début du 11e. Plan quinquennal, sera désigné « année d’ajustement » !

Dans la bataille qui s’engage, le pétrole est aux avant-postes, ayant vu en 2004 une hausse de consommation de 16% et des imports de +40%. Une des raisons à cette course effrénée est la phobie de l’Etat envers l’inflation, qui a bridé la hausse du brut local à 21%, quand celle mondiale (qualité Brent) atteignait 32%.

Sans aller jusqu’à aligner ses coûts à ceux planétaires, comme le réclament les lobbies pétroliers (Sinopec en tête), Pékin prépare sa taxe pétrolière d’un montant de 20 à 50%, sans plus tenir compte des objections des provinces, dont les myriades de taxes routières disparaîtront. Ce mécanisme impopulaire n’interviendrait toutefois que sous 1 à 2 ans et par étapes, pour éviter émeutes paysannes et blocus autoroutiers!

 

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