En l’absence de Sécurité sociale, les hôpitaux survivent par les soins “à façon”.
Mais le dernier service en date interpelle la presse, par les risques matériels et moraux qu’il évoque, en l’absence d’un cadre juridique balisé : la fécondation in vitro.
Héritage du passé, les femmes infertiles risquent l’abandon. Pour éviter cet échec, les plus riches paient. Depuis la 1ère réussite en 1988, 200 centres de bébés-éprouvettes ont surgi, pour les besoins de 10M de couples inféconds. Malgré leurs tarifs usuraires (300² l’insémination artificielle, 2000² la fertilisation in vitro) et des taux de succès de 40%, ils ne suffisent pas : les cliniques grises prolifèrent, aux médecins charlatans.
Ce trafic vit des progrès de l’infertilité galopante (aujourd’hui 10% des couples urbains) nourrie par les excès de la vie moderne, stress, obésité, alcool, tabac, pollution, sans parler de la mode à la grossesse tardive. Mais il est, pour la fécondation in vitro, une autre et plus douteuse motivation: contourner la loi de l’enfant unique, par le traitement hormonal qui induit, en Chine plus qu’ailleurs, des grossesses multiples.
“Au lieu de voir dans leurs quadruplés une faute de manipulation et un risque à la vie”, dit un médecin, “des centres en font leur publicité” : ainsi, la fécondation in vitro pourrait bien être en Chine une grenade dégoupillée dans le planning familial !
Sommaire N° 11