Exit Rotterdam, vive Shanghai ! Avec 380Mt de fret l’an dernier (+20%), le 1er port de Chine a détrôné le rival batave et ses 354Mt, confirmant la Chine comme nouvelle plaque tournante maritime.
Au total, 4MMt transitent par le pays, dopées par les 30%/an de hausse de l’import-export (1.150 MM$ en 2004).
D’ici 2008, un tiers du trafic mondial de conteneurs (le plus rémunérateur) passera par la Chine. Face à la demande fulgurante, Pékin ordonne le doublement d’ici 2010 des darses, grues et entrepôts saturés 15 ans seulement après leur construction. 4e port mondial (13,6 M de «boîtes» de 20 pieds en 2004), Shenzhen va investir 1,4 MM$ dans des terminaux qui lui permettront de traiter 18M de boîtes dès 2010. En 20 ans, Shanghai injectera 12MM$ dans son port en eaux profondes sur l’île de Yangshan, à 27,5km de la terre ferme.
Même frénésie dans les 600 chantiers navals, où la Chine renforce une 3ème place, boostée par des prix inférieurs à 10% (salaires de -15%), et un gain en technicité. Encore dans les limbes en 1999, le chantier shanghaien de Waigaoqiao (4500 jobs, n°1 chinois) soude 7 jours sur 7 sur 15 navires à la fois, pour USA, Turquie, Grèce et le Japon. En 2004, la part chinoise des commandes globales (2077 navires, pour 77MM$), atteignait 17%, 11% de mieux qu’en 1999. Ces parts étaient prises à la Corée, qui passe de 49% à 34% dans la période, le Japon sauvant ses billes à 35%.
A ce rythme, la Chine pourrait coiffer la concurrence dès 2015, par exemple après le baptême de sa China State Shipbuilding à Shanghai, d’une capacité de 8MTJB/an, (investissement de 3,6MM$), 14% de plus que le leader coréen actuel, Hyundai Heavy.
Restent des problèmes d’approvisionnement en acier étranger, de délégation de sous-ensembles à l’étranger et de respect des délais, mais en général, le progrès est clair et net!
Sommaire N° 10