— Exécuté pour viol et meurtre à Pékin en 1995, Nie Shubin connaît 10 ans après une gloire posthume éphémère, étant innocenté—le vrai coupable s’est dénoncé.
D’où un malaise national, une vibrante et rapide eulogie par la mairie et la question lancinante sur la validité de la peine capitale, 15 jours après que le 1er Ministre ait validé son maintien. A noter le choix, par le pouvoir, d’exposer l’affaire après 10 ans de silence: exprimant un désir de renforcement de légalité et transparence.
Autre “réhabilitation” fortuite après 10 ans: celle de l’économiste américain Lester Brown, à qui la propagande locale avait décerné le titre d’“ennemi public n°1” pour avoir prédit dans une étude sensationnaliste (“Qui nourrira la Chine?”) l’incapacité du pays à produire son grain et le risque qu’il siphonne le marché mondial.
Le 22/3, invité à Pékin, Brown qui recevait une chaire honoris causa à la CASS, (
Abréviations: M:million, MM: milliard, CEIG: China Equity Investment Group; CCIFC: Chambre de Commerce et d’Industrie française en Chine; FIN :Féd.des Industries Nautiques; NDRC; Nat’l Development and Reform Com.; OMC: Organisation Mondiale du Commerce; PME: Petites et Moyennes Entreprises; SAIC: Shanghai Automobile Industry Co.;SARFT: State Adm.of Radio, Film and Television; SEPA: State Environmental Protection Adm.; UE: Union Européenne;
l’académie chinoise des sciences sociales) persiste et signe : “rien n’a changé – à part 1998 et 2004, la production chinoise de grain décline!”— Etonnant, ce règlement de la SARFT (la State Adm.of Radio, Film and Television), la tutelle de la presse (22/3)!
Jusqu’alors, le régime ne réprimait que l’indiscipline chez ses 150.000 journalistes (42 en prison, record mondial). Cette fois, elle s’en prend à leur corruption et à la fabrication d’informations. Tout reporter convaincu de ces pratiques, peut perdre sa licence pour cinq ans—voire à vie. Pourquoi cette tension?
Le journaliste est peu payé, et la pratique de l’enveloppe rouge (3 à 500¥ par conférence de presse) est universelle. Toute usine visitée doit payer, pour éviter un article malveillant. Mais de moins en moins, avec sa croissance, la Chine peut se passer d’une couverture véridique des problèmes (pollution, accident, carambouille). Et pourtant, à ce jour, le cadre fautif peut étouffer l’affaire —en payant. En d’autres termes, le gouvernement ne veut plus porter la responsabilité pour des fautes commises en son nom!
— Dès 2002, le 1er Ministre Zhu Rongji avait dénoncé, et tenté de prévenir le problème—en vain: le canal Sud-Nord est en retard pour cause de pollution.
Ce plus grand projet technologique de l’histoire humaine, devant relier Yangtzé et Fleuve Jaune pour acheminer d’ici 2050 45MMm3 d’eau douce moyennant 60MM$ pour le seul Etat central, ne sera pas opérationnel pour l’ouverture des tracés Est et Centre, fin 2005. La faute en revient aux provinces riveraines, qui n’ont pas lancé (financé!) les 2000 stations d’épuration prévues, dont 400 n’ont même pas démarré les travaux.
Directeur à la SEPA (l’Agence chinoise de protection de l’environnement), Liu Hongzhi a dévoilé la crise le 22/4, jour mondial de l’eau, et promet de dénoncer les provinces fautives.
En attendant le grand canal, toute la Chine souffre de sécheresse.
Canton compte 16M d’habitants (sur 87M) assoiffés depuis l’automne, du fait de la salinisation des sols et de ses 16MMm3 d’effluents non retraités par an. 360M de Chinois n’ont pas l’eau potable. 70% des cours, 95% des puits sont pollués—résultat de 50 ans d’un principe socialiste de gratuité illimitée.
Tandis que les prix urbains, aujourd’hui, rejoignent ceux du monde, Zhai Hao-hui, vice ministre des ressources, promet l’eau potable pour tous avant 2020, moyennant des investissements massifs! Depuis 2001, déjà 57M de gens l’ont obtenue, suite à 2,1MM$ d’investissements d’infrastructures.
Sommaire N° 10