Le 26 décembre 2004, lendemain de Noël, l’humanité fut décimée sur les côtes du Sud-Est asiatique, par une série de tsunamis, détruisant tout sur leur passage.
Bilan : 165.000 morts, dont 9 sur 10 locaux, dix ans de croissance perdue, et des 10aines d’îles, veuves de leur peuplement. Douleur, destins brisés, mais de ce malheur surgit une réaction bénéfique – le réveil mondial d’un sentiment assoupi depuis des lunes, d’une communauté de destin, d’autant plus fort que la catastrophe fut partagée entre locaux et touristes. Déjà 5MM$ (publics et privés) ont été promis : 1MM$ par l’Allemagne, 900M par l’Australie, 350M des USA, 280M britanniques, 115M français… Et ce n’est pas fini!
Jakarta accueillit (7/1) un sommet pour coordonner les aides, qui se divisent en programmes de reconstruction sur cinq ans, épongeage des dettes des pays victimes, et la mise en place future d’un système d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien.
Dans cet effort, la Chine assure sa part. Ici aussi, il y a réveil d’un sentiment de compassion dormant depuis les décennies révolutionnaires puis celles de la reconstruction. Quoique peu touchée (3 morts, 15 disparus), elle fournit le plus grand effort jamais consenti à l’étranger : 83M$ publics (nettement plus que la France), voire 100M, en incluant abandon de créances (5M$ au Sri Lanka) et 12M$ de fonds privés. Fournissent la Fédération de la Jeunesse, le Syndicat, de grands groupes industriels (tels ceux de téléphonie qui donnent pour des M$, en équipements), mais aussi des ordres bouddhistes dont le monastère de Shaolin (1,2M$ au total), voire l’homme de la rue, répondant aux collectes de la Croix rouge chinoise!
Psychologiquement, c’est un tournant : hier, les affaires de l’étranger étaient domaine du Parti, le Chinois s’occupait de ses affaires (内部 « neibu », cercle intérieur). Soudain, un dérèglement naturel a servi de levier. La conscience qu’il pourrait se reproduire chez elle, fait passer la Chine à une mentalité où l’enrichissement n’est plus la norme unique!
Le monde expatrié français est en deuil : sur les 10aines partis de Chine passer les fêtes en Thaïlande, 9 hommes, femmes et enfants ne reviendront pas. Comme la communauté, le VdlC s’incline devant la douleur des familles. A Pékin, des actions de soutien psychologique ont été menées, et un livre ouvert (10-11/1) à l’ambassade, à la Mission économique, pour recueillir les mots de compassion. Pour tous, la vie continue—dans la conscience accrue de solidarité!
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