Le Chinois boit, par an, 4 litres de lait : révolution face à 10 ans avant, où il n’en prenait pas. Sa culture s’est modifiée, à l’instar de sa flore intestinale.
Le lait est la vache landaise de la Chine verte, ayant produit 5,5MM$ de chiffre en 2003 (jan-nov), et 337M$ de profit (+52%)!
En 2002, la collecte atteint 10,8Mt –2,2% du monde. Les ténors Danone, Kraft et Parmalat ont jeté l’éponge (cf VdlC n°15, VIII) pour cause de manque de matière prémière, de salaires d’expatriés, ou par faute de marketing (visant un marché d’élite).
Exception : Nestlé, qui a su fidéliser son réseau de villages producteurs et s’est consolidé par ses 20 usines, sur quelques segments comme la glace (cf VdlC n°22) et le lait maternisé – dont le marché chinois dépassera 480M$ en 2004.
Ce succès attire bien du monde et par suite, une vague de concentration. 90% des 1500 firmes sont à faible débit et équipements désuets. Ceci inspire l’étranger, à peine reparti, à revenir.
En novembre 2003, Danone misa 14,6M$ sur Shanghai Bright (14% du marché national) pour y doubler sa participation à 7,7%. Avec 967M$ de ventes prévues en 2004 (+25% en 2005), Shanghai Bright étudie un partenariat avec le géant alimentaire taïwanais
President, titulaire de 120 JV locales d’un investissement de 2,6MM$.
Sanlu (Hebei, 285M$ de ventes en 2001) veut vendre 39% de parts à Fonterra géant néo-zélandais qui fait 7MM$ de chiffre par an. Eternal (Texas, biogénétique) reprend 50% de Yutai, ferme de vaches Holstein (Tianjin), dotée de la certification verte nationale.
Enfin, la demande force Bongrain (n°4 mondial du fromage) à réviser ses pronostics : une seconde usine se monte à Tianjin, qui quadruplera sa capacité (fromage moulé Pikifou), à 1300t d’ici avril, moyennant 20M$ d’investissement!
Pas de doute, avec le lait, une révolution diététique, agroalimentaire ne fait que démarrer – cf l’américain qui lui, boit 100 l./an en moyenne !
Sommaire N° 8