A l’automne, face aux revendications démocratiques de Hong Kong, Pékin multipliait les tentatives d’accommodement avec sa région administrative spéciale (RAS). En son sein, le pouvoir débattait sur ces questions de fond : « faut-il octroyer à HK un régime électoral complet? » et si oui, «quelles conséquences cela entraînera-t-il pour la patrie? »
Après 3 jours d’entretiens avec D. Tsang, patron de l’administration et n°2 du Rocher, Pékin a opté (10/2) pour la fermeté. Concernant le scrutin du Legco en septembre, dont la moitié des 60 sièges seront élus et la moitié désignés par les corps constitués, Pékin menace, en cas de majorité démocrate, de dissoudre la chambre. HK doit avoir une majorité «patriote» (celle des 200.000 les plus prospères, loin de la majorité sociologique), et « ne pas oublier ce qu’elle est, une province parmi d’autres, sous l’autorité centrale »!
Le pouvoir se met donc en retrait de Deng, qui envisageait un Parlement sous double influence «gauchiste» des fidèles de Pékin, et «droitière», voix de la sensibilité locale. Il n’est plus question non plus d’une désignation directe du chef de l’exécutif en ’07: pour la démocratie, il faudra attendre!
Pourquoi ce recul? Peut-être suite à la manifestation de 100.000 opposants le 1er janvier, à la chute du gouverneur Tung Chee-Hwa
dans les sondages, à l’implosion du DAB (pro-Pékin), prêt à céder aux exigences de la rue, et à d’inquiétants échos cantonais à cette fièvre hongkongaise…
Enfin, comment sortir de l’impasse, alors que l’opinion sera déçue et les échéances prévues par la loi fondamentale (rédigée et votée à Pékin) auront été ignorées? D. Tsang propose de « nommer une commission démocratique… pour convenir d’une définition du mot ‘patriote’ »… Mais serait-ce suffisant?
Sommaire N° 8