D’ici 2010, c’est le ministre sud-coréen du Commerce qui le dit, la Chine aura comblé son retard high tech sur Séoul dans quasi toutes ses principales filières, vu “l’effort public agressif d’investissement, d’attraction de talents et d’ancrage de technologies fondamentales, par le biais de JV ou de reprise de firmes étrangères”…
Parmi ces créneaux industriels-phares des prochaines années, figure l’écran-plat électro luminescent à cristal liquide, par film transistor mince(LCD-TFT). En 2003, les Coréens LG-Philips et Samsung y règnent en maître, avec 10MM$ de ventes presque également répartis, suivis par Taiwan avec 7,5MM$.
Sur ce prologue, on s’étonnera moins de voir BOE Technology, groupe chinois “privé” inconnu au bataillon, reprendre en jan. 2003 Hydis, n°3 coréen, filiale d’Hynix Semiconductor pour 380M$.
Dans l’année, Hydis a généré 720M$ de ventes (4% du marché global). Surtout, BOE Technology s’apprête à monter à Pékin d’ici 2007 la plus grande usine de Chine, ajoutant à ce savoir-faire 1,2 MM$ d’investissement, dont 2/3 prêtés sans sourciller par les banques chinoises.
Les ambitions sont claires. Il s’agit d’une réponse “nationale” à l’expansion de LG-Philips, qui a eu le nez creux en s’installant à Nankin (VdlC n°38 /VIII) – seule base de résistance possible!
Au risque d’entrer dans le pré-carré de l’Inde, la Chine entame -par HK-interposé- la même démarche, dans le domaine du logiciel. Ici, la puissance compétitive dépasse la peur du piratage: Chinadotcom, portail internet Hong Kongais reconverti dans le software, installe son 2nd centre de conception chinois, après avoir racheté Industri-Matematik (Suède) et s’apprêtant à reprendre Ross (US, expert en software d’entreprise) pour 69M$. Dans l’année, la moitié des ingénieurs de Ross déménageront en Chine. A terme, 40 à 60% du travail de création sera made in China. Alors, la part asiatique des affaires de Ross aura triplé!
Sommaire N° 7