La Chine paie le prix de l’audacieux pari lancé en 1997, de porter d’ici 2020 la population universitaire de 3 à 30% du total- au risque de créer une opinion plus turbulente. Ainsi, les promotions sont passées d’1,45M en 2002 à 2,1M (+46%) en 2003, puis 2,8M (+32%) pour 2004. La promotion 2005 culminera à 3,4M !
Le problème: l’emploi n’a pas suivi. Pékin vient de diplômer 112.000 jeunes pour 40.600 jobs (36%).
7 mois après sa sortie, en juin 2003, la promotion 2002, accusait encore 50% de chômeurs. Pékin compte 900.000 potaches!
Il y a donc crise, mal occultée par les universités qui forcent les impétrants à signer des faux contrats pour annoncer « 90% placés ». La réalité cruelle se lit ailleurs, dans les dernières foires aux jobs où des jeunes se bradent à 180$/mois, voire même moins de 100$, ou dans les lieux où se cache la prostitution diplômée.
Il faut dire que la génération de 小皇帝 (xiao huangdi – petits empereurs) gâtés, n’arrange pas les choses, en refusant des emplois raisonnable en province, et en revendiquant des salaires irréalistes.
Le problème, disent les chercheurs, «est là pour 20 à 30 ans »! Il résonne comme un signal d’alarme aux oreilles du régime, qui garde en mémoire ses supporters étudiants de 1949, ralliés au socialisme par «ras-le-bol» du chômage!
Conséquence: Pékin, éclaireur des autres métropoles d’études supérieures, annonce le gel jusqu’en 2008 du nombre de places, dans les universités publiques (pour celles privées, à elles de faire leurs comptes, et de prendre leurs risques).
L’effort financier d’éducation sera maintenu.
Le régime doit encore tenir une vieille promesse d’y investir 4% du PNB contre 3,4% en 2002 (41MM$). Les familles paient un montant égal. La différence à l’avenir, ira dans l’affectation des crédits publics : priorité aux écoles, surtout celles du grand Ouest, à qui Pékin promet 85% de places gratuites et (Hu Jintao oblige), aux campagnes, les grandes oubliées du banquet scolaire des 15 dernières années!
Sommaire N° 6