Quand tombent les flocons sur Shanghai et souffle le blizzard sur Pékin, les riches Chinoises ne rêvent plus que d’un manteau de fourrure – marché dont la croissance s’est emballée en 2003, dépassant les 40%, pour atteindre 1,1MM$ de chiffre, dont les trois quarts à l’exportation.
Ainsi Haining (Zhejiang) produit 25% du marché mondial des étoles, manteaux et vestes, et achète pour ses ateliers, chaque jour 100.000 peaux de marte, loutre, kolinski, écureuil, lapin ou goupi (espèce strictement indigène). Ces PME sont propriété d’intérêts shanghaiens ou de Hong Kong qui conserve, grâce à cette main d’oeuvre délocalisée, 60% du marché mondial.
Par ailleurs, les éleveurs du Nord et de l’Ouest produisent 1M/an de peaux de renard bleu ou argenté (27% du volume mondial), autant de vison, et des volumes importants d’Astrakhan, élevage grevé de coûts élevés d’aliments, et par une faible qualité technique (tannage, teinture). De toutes manières, pour les besoins des transformateurs chinois (marché intérieur + mondial), la production locale ne suffit pas : le pays importe 5M de peaux de vison, 1,5M de renards du Danemark et de Finlande, 40% du marché mondial!
Mais la Chine apprend. Pékin qui tient depuis 1975 sa foire aux fourrures (12-15/1 cette année, et 12.500 visiteurs du métier), s’apprête à ouvrir en mars sa 1ère vente aux enchères, technique assurant 90% des échanges mondiaux. Ainsi, la Chine veut se caler sur le marché extérieur pour le suivre en qualité et en prix. Les éleveurs sauront quelles espèces et quels équipements choisir, éliminant les risques d’erreur. Passant ainsi, enfin, à la vitesse de croisière !
Sommaire N° 4