Petit Peuple : La fin des ‘ copains d’abord  ‘

Liés comme les doigts de la main, Xiao Li et Xiao Wan  partageaient tout à Zhunyi (Guangxi) : souvenirs d’enfance, travail à l’usine, copains !

Et puis un jour de déc. 2003, Li convola. En apparence, tout continua comme avant, jusqu’à ce soir du 10/1 de triste mémoire, où Li invita les amis à dîner. Wan fit une chose bizarre. Oubliant son habitude de boire et rire jusqu’à l’aube, il partit tôt, et poussa tout le monde à le suivre,“ pour que le couple se repose”.

Mais  le lendemain à l’usine, ce ne furent que chuchotements et rires étouffés. N’y tenant plus, Li finit par demander à quoi rimait tout ce micmac. Triomphalement, Wan dévoila alors le mouchard qu’il avait caché la veille sous leur oreiller, et lui fit écouter leurs ébats nocturnes, comme l’avait écouté avant lui toute l’usine et toute la ville!

Dans l’esprit de Wan, il s’agissait  d’une de ces 闹房 nao fang, blagues plus ou moins fines, sans lesquelles il n’est pas de mariage paysan en Chine. Mais la sienne comportait deux grosses différences : un mois de retard, et un acharnement technologique inamical. Pour tout dire, l’acte ressemblait comme deux gouttes d’eau à une jalousie, face à ce mariage vécu comme une trahison. Xiao Li et sa blonde ne trouvèrent pas ça drôle: ils demandèrent réparation à l’amiable, puis n’y parvenant pas, portèrent plainte la semaine passée. Pour le viol de leur intimité, ils revendiquent des excuses publiques, et 2 ¥ de pretium doloris.

Voilà comment à Zhunyi, les amis séparés offrent une illustration biblique de l’expression  反目 成仇 fan mu cheng chou – “se défiant du regard, désormais pleins de haine”!

 

 

 

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